En réaction à la polémique suscitée récemment par la question de la prière dans l’enceinte des établissements scolaires, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a laissé entendre, jeudi, que celle-ci ne devrait pas avoir lieu dans un pays musulman qui compte plus de 20 000 mosquées. Ouyahia a insisté de ce fait sur la nécessité de préserver l’école des tiraillements politiques.
Dans ses réponses aux interrogations soulevées par les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) lors du débat autour de la Déclaration de politique générale du gouvernement, le Premier ministre a affirmé que «Nous sommes tous musulmans et l’Islam est la Religion de l’État. Nous veillons à préserver notre religion». Évoquant la polémique relative à l’interdiction de faire la prière dans l’enceinte des établissements scolaires, Ahmed Ouyahia a rappelé la nécessité d’épargner nos enfants des tiraillements politiques, ajoutant que les élèves ont en assez avec les perturbations et les grèves qui secouent l’école, soulignant qu’il devient nécessaire de les laisser se concentrer sur leurs études. Il a rappelé que l’Islam, qui est enseigné dans les différents cycles de l’éducation, n’a pas besoin d’une nouvelle conquête en Algérie, précisant que le pays qui dispose de plus de 20 000 mosquées, va avoir la troisième plus grande mosquée au monde (La Grande Mosquée d’Alger). Le chef du gouvernement a relevé, dans le même contexte, que le pays compte des milliers d’imams auxquels s’ajouteront 2 100 nouveaux qui seront recrutés cette année. Le Premier ministre a ajouté, également, que l’Algérie contribue aussi au financement de la Grande mosquée de Paris avec une enveloppe estimée à 1,5 million d’euros annuellement.
À rappeler, à ce propos, que la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghabrit, était l’objet, le début du mois de février passé, d’une avalanche de critiques et d’attaques, après avoir défendu l’interdiction de la prière dans les écoles après la polémique suscitée par la décision de l’école internationale algérienne de Paris d’interdire la prière dans l’établissement. Benghabrit avait déclaré que «la prière doit se faire à la maison et non pas à l’école où on est sensé étudier».
Ania Nait Chalal