Le Qatar a inscrit pour la première fois son nom au palmarès de la Coupe d’Asie des nations en battant en finale (3-1) le Japon, vendredi à Abou Dabi. Le Qatar ne sait pas qu’investir sur la planète football, il sait également jouer au ballon, et plutôt bien.
La sélection entraînée par l’Espagnol Felix Sanchez l’a démontré en s’adjugeant vendredi à Abou Dabi la première Coupe d’Asie de son histoire. Favori, le Japon a cédé à son tour face à la furia qatarienne, qui aura tout balayé sur son passage dans cette édition 2019. La finale n’a pas échappé à la règle et le Qatar a imposé sa loi (3-1) pour faire une entrée remarquée dans le cercle des équipes nationales titrées. Les Bordeaux – qui évoluaient en blanc pour cette finale – ont écrit l’histoire avec la manière, à l’image d’Ali Almoez. Le meilleur buteur du tournoi (9 réalisations) a parfaitement lancé les siens d’un magnifique enchaînement. Trouvé dans la surface, l’attaquant de 22 ans a contrôlé le ballon du pied gauche, se l’est levé du droit avant de l’envoyer au fond des filets d’un retourné acrobatique (1-0, 12e). Un quart d’heure plus tard, Abdulaziz Hatim s’est lui aussi distingué en marquant un autre joli but, d’une frappe enroulée du gauche limpide (2-0, 27e).
Sonné, le Japon ne s’est pas relevé. Takumi Minamino a eu beau redonner espoir aux Samurai Blue d’un subtil ballon piqué (2-1, 69e) pour forcer le verrou qatarien pour la première fois de cette Coupe d’Asie, le Qatar n’a rien lâché. Au contraire, il a même enfoncé le clou sur penalty par l’intermédiaire d’Akram Afif (3-1, 83e) à la suite d’une main du malheureux capitaine nippon, Maya Yoshida.
Triomphe total
Pour le Qatar, le triomphe est total. Sportivement, évidemment, avec un premier succès majeur sur la scène internationale décrochée au terme d’une compétition des plus abouties : 19 buts marqués, 1 seul encaissé et des formations habituées de la Coupe du monde comme l’Arabie saoudite et la Corée du Sud accrochées à son tableau de chasse. Symboliquement et politiquement ensuite, avec un premier trophée soulevé dans l’hostilité ambiante des Emirats arabes unis, un des pays qui impose au premier exportateur mondial de gaz un isolement diplomatique et économique depuis juin 2017, surclassé 4-0 en demi-finale. L’émirat du Golfe récolte en ce début d’année 2019 les fruits d’années de planification et peut se satisfaire de l’efficacité de sa célèbre académie Aspire, créée en 2004 pour faire éclore des talents locaux.
C’est donc auréolé d’un inattendu titre de champion d’Asie que le Qatar prendra part à la Copa America l’été prochain, invité au même titre que… le Japon. A un peu moins de quatre ans de sa Coupe du monde, le Qatar a envoyé un message au football mondial.