Le strict respect des normes en vigueur par les producteurs oléicoles est une condition pour le développement de la filière, a souligné une experte en agronomie, au deuxième jour d’une rencontre dédiée à l’importance de l’accompagnement dans le cadre de la qualité et l’innovation des PME/PMI dans la wilaya d’El-Tarf.
Dans une intervention portant sur les perspectives de développement de la qualité au niveau des unités oléicoles, Nora Benrachou, du département des sciences agronomiques de l’Université Chadli Bendjedid est revenue sur les conditions nécessaires pour parvenir à une huile d’olive de «bonne qualité’’ en mesure de rivaliser avec la production de pays concurrents. «La filière huile d’olive accuse un retard en matière de développement en amont et en aval’’, a-t-elle ajouté, expliquant que les retards enregistrés sont dus, non seulement aux facteurs climatiques (sécheresse et les incendies de forêts), mais également à des conditions de production (culture de l’olivier, le savoir-faire, les structures d’appui), qui font actuellement défaut de façon criante, selon elle.
L’intervenante a ajouté que l’absence de laboratoires spécialisés et d’unités de conditionnement, notamment, font que «notre huile n’arrive pas encore à concurrencer les productions des autres pays’’, et d’assurer une offre concurrentielle sur le marché international dont l’exigence est le respect des «normes strictes’’ du Conseil oléicole international (COI). Elle a cité comme conditions préconisées pour garantir une production oléicole de qualité, le stockage des olives dans des cuves en inox, à l’abri de la lumière et des variations de température, le suivi rigoureux des différentes étapes d’extraction de l’huile d’olive, l’inutilisation de scourtin (filtre) qui est souvent source de contamination et le stockage des huiles au niveau des unités d’extraction. De son côté, Kamel Fergani, représentant de l’Institut algérien de la normalisation (IANOR), sis à Alger, a évoqué les missions de cet institut qui a publié, selon lui, pas moins de 9 000 normes algériennes ciblant différents secteurs confondus, à ce jour. Il a également présenté aux participants, des représentants de divers services (Chambres de commerce et d’industrie, commerçants, artisans, association de protection des consommateurs, étudiants, enseignants), le système algérien de normalisation, les résultats des travaux de comités techniques sur la normalisation tout en insistant sur les rencontres de sensibilisation organisées dans ce contexte. Une exposition de produits artisanaux divers (huiles essentielles, savons, parfums, bijoux en corail et pierres précieuses…) a été organisée en marge de cette rencontre, tenue depuis mercredi, à l’Université Chadli Bendjedid. Selon le directeur local de l’Industrie et des Mines, Abdelhak Meziani, cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre du programme du ministère de tutelle dédié à la normalisation et à la créativité, vise essentiellement la promotion du produit national.