Jusqu’à maintenant, on parle d’autisme, d’inclusion, de formation, de problème de classe, et d’autre, mais le problème principal doit être approché, sur ce qui concerne la personne elle-même, donc l’autiste lui-même, qui souffre, notamment, en l’absence de prise en charge réelle de sa maladie dans notre pays.
L’association Djisr El Wafa a organisé deux jours d’études, depuis hier, sur la Comorbidité somatique et phénomènes douloureux chez la personne autiste et dans la population trisomique.
Pour les participants, des experts nationaux et étrangers, dont des Français, ont mis en exergue, hier, qu’il y a une confusion dans la prise en charge de l’autiste et que la rencontre en question est venue pour dégager les pistes pour y remédier. Abdouche Abdelghani, membre fondateur de l’association Djisr El Wafa nous a affirmé que «l’objectif de cette conférence est l’amélioration de prise en charge des autistes dans notre pays, pour qu’elle soit conséquente». en ajoutant qu’«en 20 minutes, on ne peut pas faire une prise en charge réelle et authentique pour une personne autiste». «Notre objectif principal c’est qu’il y ait un partenariat avec le centre de prise en charge de Paris et notre pays, afin d’avoir un transfert d’expérience à notre pays» a-t-il indiqué. Abdouche a souhaité «faire un pilote, au sein du service de l’autisme de Cheraga, et ensuite si cela donne de bons résultats, on le développera sur tout le territoire national». Mais il faut vraiment prendre en charge «cet aspect des choses en partenariat avec des experts compétents du domaine». a-t-il ajouté. De son côté, le Dr. Samira Mahieddine Meradji du service de pédopsychiatrie, EHS Mahfoud Boucebci, Chéraga, a confirmé que «la collaboration entre de multiples spécialistes est nécessaire pour poser le diagnostic de TSA, et pour écarter les diagnostics différentiels, et le diagnostic et la prise en charge des comorbidités somatiques en particulier».
Dans le même sens, le Dr. Djea Saravane directeur du Centre régional Douleur et Soin somatique en santé mentale, autisme, a insisté, lors de son intervention que «les personnes autistes peuvent avoir des problèmes médicaux, comme tout individu de la population générale, mais leur mode d’expression de la symptomatologie est différent», selon lui «accompagner la construction de ces personnes autistes demande aujourd’hui encore à leur famille et aux professionnels d’exercer une vigilance combative». «Nous devons privilégier les pistes, celle du respect du droit, des droits de la personne et celle de la confiance que nous mettons en elles» a-t-il ajouté.
D’autre part, Virginy Jegat Bonnot, spécialisée en autisme et parent-expert a expliqué, lors de son intervention elle aussi, que «le manque de formation des professionnels, aux modalités d’accueil et d’auscultation inadaptées, en passant par l’administration trop souvent impossible des examens» avant d’ajouter «les parents des personnes autistes doivent trop souvent lutter, et parfois, malheureusement, renoncer à consulter un médecin pour leurs enfants». «Ils sont pourtant souvent les premiers à pouvoir aider à la compréhension et prouver qu’avec de l’anticipation, des aménagements sensoriels, un mode de communication compatible, les soins somatiques sont possibles» a-t-elle indiqué.
Lilia Sahed