Une vingtaine de courts métrages étrangers et nationaux ont été projetés mardi à la salle El-Mougar dans le cadre des 5es JCA dont la clôture était prévue pour mercredi. Cette journée consacrée presque totalement au court-métrage s’est ouverte sur un « Panorama du court métrage arabe » avec la projection de six films de Tunisie, Syrie, Liban, Egypte , Maroc et Bahreïn. Cette palette n’a pas manqué de révéler des réalisateurs aux approches diverses souvent truculentes et pleines d’humour. Ainsi, « N’importe quoi » d’Ismahane Lahmar (Tunisie) est une allégorie cruelle d’une certaine société régie par l’argent et le totalitarisme. « Studio Beyrouth », film de fin d’études du Libanais Mokhtar Beyrouth dépeint avec fraîcheur les arrangements toujours possibles entre élus politiques et hommes d’affaires tout en plongeant le spectateur dans la beauté picturale du Beyrouth des années 1960. « 41 jours » de l’Egyptien Ahmed Abdelaziz s’attaque aux tabous et aux interdits répétitifs qui finissent par devenir des réalités intérieures pour ceux qui les subissent. « Very Private Place » de Jamal Alghailan (Bahrein) fait défiler dans l’espace clos des toilettes pour dames une galerie de personnages féminins de différentes couches sociales et dénonce le mépris avec lequel est traitée la préposée au service. Le réalisateur marocain Amine Sabir, signe lui le triste »Voyage dans la boîte » qui exprime le désespoir de ceux qui ne peuvent rapatrier un proche décédé en exil, alors que « Mishmish » du Syrien Amar Chebib est un hymne à la terre ancestrale.Concernant le court métrage national, les douze films projetés devant un public de professionnels ont montré une grande variété thématique et formelle. Le très sombre « Chemin devant toi » de Hamé avec Réda Kateb et Rayhana Obermeyer décrit avec densité et dépouillement la vie de deux frères algériens orphelins de père dans une cité de banlieue française. L’ aîné, asthmatique et chômeur, protège son jeune frère par tous les moyens alors que les violences extérieures mais également familiales font rage. »Cultures d’apparences » de Myriam Chetouane s’intéresse également, avec sobriété, aux drames de l’émigration côté féminin cette fois. « Sirène » de Mourad Bendiab, dans une toute autre veine met en scène avec subtilité et humour les différends entre jeunes de l’émigration assumant ou non leur identité maghrébine. Les autres oeuvres en compétition abordent des thèmes de société ou artistiques en Algérie avec un résultat inégal. Les 5es JCA ont été clôturées mercredi par un documentaire consacré à Dahmane El-Harrachi de la libanaise Farah Alame.