Lors de son intervention vendredi devant les membres de la 4ème Commission des Nations unies le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’Ambassadeur Nadir Larbaoui s’est félicité du nombre des déclarations faites de la part des délégations ainsi que par des pétitionnaires venant des quatre coins du monde soutenir le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination. Une pléthore parmi laquelle, le petit-fils du symbole de la lutte pour la liberté, le leader Nelson Mandela. « Les déclarations des nations constituent un motif d’optimisme et d’espoir, étant donné que la conscience des peuples libres est toujours vivante et vibrante lorsqu’il s’agit des valeurs humaines, des principes fondamentaux, des buts et des objectifs des Nations unies », affirme Larbaoui, regrettant l’incapacité des Nations unies à mener à bien, à ce jour, les missions qui leur ont été confiées au sujet des dix-sept territoires inscrits sur la liste des territoires à décoloniser, dont le Sahara occidental, à un moment où la communauté internationale se mobilise pour rejeter et condamner l’annexion des territoires par la force dans d’autres régions du monde, selon la politique condamnable de deux poids deux mesures. En marge de son intervention il a notamment rappelé avec force les fondamentaux juridiques et historiques sur la question du Sahara occidental, avant de déconstruire, avec des arguments et des preuves irréfutables les thèses marocaines éculées sur cette question et les allégations visant à pervertir les faits et induire en erreur la communauté internationale. L’ambassadeur algérien a mis en évidence la nature juridique de la question du Sahara occidental, à travers les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, qui ont toutes affirmé le droit légitime du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination.
Le Maroc menace les fondements de la légalité internationale
S’agissant de la tentative marocaine de proposer le soi-disant plan d’autonomie comme seule solution, l’ambassadeur Larbaoui a mis en garde contre ce dangereux précédent qui menace les fondements de la légalité internationale et la Charte des Nations unies, en mettant en garde que « le fait d’accorder une quelconque crédibilité à une telle proposition reviendrait à légitimer, pour la première fois depuis la création de l’ONU, l’occupation et l’annexion d’un territoire par la force ». la récente décision de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui a affirmé que le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui est une réalité juridique incontestable et que les pays africains doivent œuvrer à la mise en œuvre de cette décision. Il a également dénoncé la politique du fait accompli menée par le Maroc qui continue de piller les ressources du peuple sahraoui, et qui, en plus de l’abandon par l’ancienne puissance coloniale de sa responsabilité historique en tant que puissance administrant, légalement, le territoire du Sahara occidental, n’est autre qu’une forme de complicité avec un processus d’occupation par la force et l’annexion de territoires d’un État par un autre pays en dehors de ses frontières internationalement reconnues. Quant aux vains efforts de la délégation marocaine de coller la qualité de « séparatiste » au représentant légitime et exclusif du peuple du Sahara occidental, le Front Polisario, le Représentant permanent de l’Algérie a fait observer que cela reviendrait à un mépris total des faits juridiques et historiques les plus élémentaires, puisque l’ONU, par l’intermédiaire de l’Assemblée générale ainsi que du Conseil de sécurité, a identifié les deux parties au conflit du Sahara occidental sans aucune ambiguïté. « Cela signifie-t-il que l’ONU traite avec un groupe de séparatistes ? » s’est-il interrogé.
Larbaoui a démantelé les argumentaires du représentant marocain
Concernant les mensonges de la délégation marocaine sur la situation économique et humanitaire dans la partie occupée du Sahara occidental, l’Ambassadeur Larbaoui a décousu la propagande du Makhzen. Il s’est ainsi interrogé : « Si tel était le cas, alors pourquoi les mécanismes onusiens ne sont-ils pas autorisés par le Maroc, à s’y rendre et constater la situation des droits de l’Homme ? Pourquoi est-ce que le Maroc a-t-il empêché l’Envoyé personnel du secrétaire général d’interagir avec la société civile sahraouie s’il voulait visiter le Sahara occidental occupé ? Quelle est la crainte du Maroc quant à l’organisation d’un référendum au Sahara occidental si la situation est aussi parfaite que le Maroc s’emploie désespérément à présenter ? »
L’Algérie continuera à exercer ses devoirs envers les réfugiés sahraouis
À propos des allégations concernant les prétendus « réfugiés détenus » à Tindouf, l’ambassadeur Larbaoui a considéré qu’il s’agissait d’un déni de l’existence même du peuple sahraoui, ce qui revient à accuser l’ensemble du système des Nations unies, en particulier le Programme alimentaire mondial et le Haut-commissariat aux réfugiés, ainsi que l’Union européenne et d’autres organisations humanitaires internationales qui accomplissent leurs missions en aidant des centaines de milliers de réfugiés sahraouis à Tindouf, de complicité dans la détention présumée de réfugiés. Enfin, le représentant permanent de l’Algérie a affirmé que la reprise des négociations directes sérieuses entre les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, sans aucune condition préalable, reste la seule voie pour une solution politique juste et durable qui passe par un référendum libre et juste qui garantit au peuple du Sahara occidental son droit à l’autodétermination, tout en réaffirmant, que l’Algérie, qui a, avec la Mauritanie, du statut d’observateur, continuera, en toute transparence, à exercer ses devoirs envers les réfugiés sahraouis, et à soutenir les efforts du secrétaire général et de son Envoyé personnel, dans le cadre des efforts visant à relancer le processus de paix et à mettre fin à la colonisation au Sahara occidental.
M. Seghilani