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40 ans après le drame : On chante John Lennon à côté de chez lui

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Ils sont venus d’un peu partout, mardi dernier, se recueillir, jouer ou chanter en hommage à John Lennon, à la lisière de Central Park, à deux pas de l’immeuble devant lequel le chanteur a été assassiné par balles il y a 40 ans. Les guitares entament l’intro de «In My Life», et la trentaine de pèlerins enchaînent doucement les premiers mots du célèbre morceau des Beatles. Beaucoup sont des habitués de Strawberry Fields, lieu de mémoire inauguré en 1985 à une centaine de mètres de l’entrée du Dakota, l’immeuble où vivait John Lennon dans le quartier d’Upper West Side. C’est sous le grand porche de ce bâtiment du XIXème siècle que le 8 décembre 1980, en fin de soirée, Mark David Chapman tira quatre balles dans le dos du chanteur, qui devait décéder avant son arrivée à l’hôpital. Devant cet immeuble aux fausses allures de château allemand, les concierges veillent au grain. Aucun signe reconnaissable, aucun attroupement, à part un petit bouquet déposé discrètement sur un muret. A Strawberry Fields, en revanche, photos, bougies et fleurs ont été installées sur le disque de faïence au milieu duquel est écrit «IMAGINE». Ils sont un petit groupe de musiciens réunis là qui enchaînent les titres des Beatles et de John Lennon, qui signa plusieurs succès en solo comme «Imagine» ou «Jealous Guy». Tepper Saffren, surnommé «Sergeant Tepper» en référence à l’album culte des Beatles «Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band», est là, comme souvent, pour chanter. «Quel que soit le morceau des Beatles que vous jouez, ça réveille un souvenir chez les gens», explique-t-il. «Et souvent, c’est une belle sensation, ou en tout cas une sensation agréable.» «Et c’est comme si vous étiez entouré de bonté et de joie», dit-il, «parce qu’en fait, vous ne faites que relayer John.»

«Plus d’icônes comme lui»
Quarante ans après la disparition du Britannique à la voix inimitable, légèrement nasillarde, il conserve des fidèles de tous âges. Venue spécialement de Washington, Clara Tello, âgée de 39 ans, n’a vu le jour que l’année suivant la mort de John Lennon, mais dit se sentir proche «de la personne qu’il était». «Il a été mal toute sa vie», dit-elle. «Il avait ce qu’était la douleur, mais il a quand même voulu se tourner vers les autres et aider.» Une histoire familiale compliquée, une collision brutale avec la célébrité, des années d’addiction aux drogues et à l’alcool, l’existence du natif de Liverpool aura été tout sauf un long fleuve tranquille. «John n’était pas un héros», observe Jeff Tyler, étudiant en droit. «Mais à la fin de sa vie, il avait vraiment un message de paix et d’amour. Et je pense que c’est ce qui fait que les gens sont ici aujourd’hui. Ce message fait encore écho.» «La mort d’un être aimé est quelque chose qui vous vide», a écrit mardi la veuve de l’artiste, Yoko Ono, sur son compte Twitter. «Quarante après, il manque à (ses deux fils) Sean, Julian et moi.» «Plus de 1,436 million de personnes ont été tuées par balle aux Etats-Unis depuis qu’on a tiré et tué John Lennon», ajoute une illustration, partie du même message sur Twitter, qui montre des lunettes abîmées, probablement celles du cofondateur des Beatles. Aujourd’hui âgée de 87 ans, Yoko Ono a alors repris un extrait d’»Imagine», qui reste comme la chanson la plus célèbre de John Lennon en solo: «Imagine all the people living life in peace» (imaginez le monde entier vivant en paix). «On ne pourra jamais comparer personne à John Lennon», assure, à 20 ans, Gabriela Parra, venue du New Jersey pour commémorer le chanteur aux fameuses lunettes cerclées. «Il n’y a plus d’icônes comme lui aujourd’hui», poursuit-elle. «Il y a des célébrités qui ne font que passer, mais pas de vraies icônes. Personne qui partage un message d’amour et de paix, personne qui veuille être l’image de notre génération.»

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