Accueil Culture+ 14e Fntp : «Ez’Zawèche» pointe du doigt les ravages du mensonge

14e Fntp : «Ez’Zawèche» pointe du doigt les ravages du mensonge

0

La pièce de théâtre «Ez’Zawèche» (le moineau), une tragi-comédie qui traite du mensonge et ses ravages sur l’individu et la société, a été présentée, mardi à Alger, devant un public nombreux.

Accueilli au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna), le spectacle, entré en compétition du 14e Festival national du théâtre professionnel, a été mis en scène par Kamel Yaïche sur un texte adapté de sa plume, de l’œuvre, «Le Bosendorfer» de l’écrivain et dramaturge hongrois Ferenc Karinthy (1921-1992). D’une durée de 80 mn, «Ez’Zawèche» raconte le désarroi d’un comédien contraint à la retraite, vivant seul avec ses personnages qui l’habitent encore, et la détresse d’une vieille femme mélancolique et solitaire, se retrouvant sans ressources après la disparition de tous les siens. Refusant son statut d’artiste vivant mal le crépuscule imposé à sa carrière, le comédien, incarné par Brahim Chergui, va tomber sur une annonce faisant état de la mise en vente d’un piano de marque «Besendorfer», signe extérieur d’aisance et de confort, que la vieille femme solitaire, rendue par Rania Serouti a passée sur les pages d’u n journal local. Comme un oiseau de mauvaise augure, le comédien usurpateur décide alors d’appeler la vieille dame au téléphone, simulant le ton de différents personnages fictifs prétendants à l’achat de l’instrument, en usant de ses talents d’imitateur de voix, aux timbres et aux intonations multiples. Harcelant la pauvre dame usée par le chagrin et la solitude, le comédien va enchaîner mensonges et fausses promesses, faisant vivre à sa victime le plus grand des supplices, dont il rendait fièrement compte chaque fois qu’il l’intensifiait, à un être imaginaire, hiérarchiquement supérieur suggéré par un cache-poussière et un képi accrochés dans le coin de la scène à un porte-manteaux en bois à plusieurs branches. Sur une scène séparée horizontalement par un voile transparent, les comédiens ont évolué dans un «avant» et un «arrière» scène, équipés d’un décor minimaliste fait, respectivement, d’un siège en cuir, d’une petite table et d’un porte manteau pour l’espace réservé au personnage imposteur, et pour celui occupé par la vieille dame, d’un piano couvert par un drap blanc et de plusieurs caisses en cartons éparpillées dans des atmosphères sombres et mélancoliques suggérant la détresse et le tourment. Œuvre de Mokhtar Mouffok, l’éclairage neutre, horizontal ou latéral, parfois vif au milie u de la pénombre, a été des plus concluants, contribuant efficacement au renforcement de la sémantique de chacune des situations alimentant la trame, au même titre que la bande son aux extraits de grandes œuvres, choisis pour agrémenter judicieusement différents états d’âme, à l’instar de «Mister Georgina», un tango interprété par le grand Léo Ferré (1916-1993) ou encore la «sérénade» de Franz Schubert (1797-1828). La pièce de théâtre «Ez’Zawèche» (le moineau) a été produite par le Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna). Le 14e Festival national du théâtre professionnel se poursuit jusqu’au 21 mars, avec au programme de mercredi, deux pièces de théâtre, «Sin-Nni», spectacle en off, de l’association culturelle «Machahou» de Tizi-Ouzou, programmé au Théâtre municipal d’Alger-Centre et «Louâbet El ?rch? (Jeu de trône) , prestation en compétition, produite par le Théâtre régional de Guelma et programmée au TNA.

Article précédentUniversité Akli-Mohand Oulhadj de Bouira : Création d’un centre d’enseignement intensif de langues étrangères
Article suivantCovid-19 : La Tunisie signale 30 cas confirmés du variant britannique