Sous le haut patronage des ministres de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le centre hospitalo-universitaire Mustapha- Pacha organise les 13 et 14 avril 2016 les 11es entretiens du CHU Mustapha, au niveau de l’amphithéâtre de l’EHS Pierre-Marie-Curie (CPMC).
L’allocution d’ouverture a été prononcée par le professeur Bouzid Addad, président du Conseil scientifique. À cet effet, plusieurs professeurs dans les différentes spécialités médicales se sont succédé pour exposer, chacun dans son domaine, l’évolution de la médecine durant ces dernières années, dont certaines maladies, jadis incurables, ont été soignées de nos jours. Par ailleurs, un programme riche et varié a été élaboré pour la réalisation de cette manifestation scientifique, puisqu’il comporte 10 tables rondes, 133 communications orales, quatre conférences et 88 posters. Le choix des thèmes a été judicieux, s’articulant d’une part sur la prise en charge des urgences médico-chirurgicales au niveau de l’établissement, en faisant appel aux moyens modernes de la technologie et, notamment, la chirurgie mini-invasive, qui est une chirurgie douce et non agressive avec comme projection dans le futur la Bio-chirurgie, qui sera la chirurgie du respect du corps humain. D’autre part, le problème de l’anticoagulation a été débattu afin de mettre à niveau les pratiques de cette thérapeutique. Aussi, l’importance du rôle des Réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP) dans la prise en charge de la pathologie cancéreuse. Il a été abordé également l’actualité sur les différents travaux de recherche concrétisés dans l’Établissement. À cela s’ajoute, les communications libres qui portent sur différents thèmes. Une section spéciale sera dédiée aux résidents, ainsi qu’au personnel paramédical, et un prix sera décerné à la meilleure communication. Vos contributions vont enrichir davantage ces journées scientifiques, qui sont la base du développement de la formation continue des professionnels de la santé et de la recherche scientifique. Le professeur Azzouz du service de médecine interne a exposé son thème concernant les Unités médico-judiciaires (UMJ) et les problèmes que cela engendre en Algérie. D’autre part, il y a lieu de savoir qu’une unité médico-judiciaire est un lieu où le médical collabore avec l’autorité judiciaire, c’est-à-dire réalise des actes médicaux à la demande de la police ou de la justice. Les professionnels des UMJ ne peuvent pas effectuer un acte de constatation médico-légale sans l’aval du service de police. Ces actes sont essentiellement des constats de coups et blessures (CBV), agressions sexuelles ou mauvais traitements des examens médicaux de personnes en garde à vue (GAV). Les UMJ sont généralement situées dans les hôpitaux. Leurs équipes sont composées de médecins, médecins légistes, infirmières, psychologues, psychiatres. Ils reçoivent des personnes mineures et majeures. Ces professionnels de la santé réalisent des constations et des prélèvements médico-légaux d’empreintes génétiques pour déterminer s’il y a une incapacité totale de travail, c’est-à-dire le temps pendant lequel la victime est dans l’impossibilité d’effectuer les gestes de la vie courante. Les examens se déclinent en deux volets : le volet médical (examens physiques, somatiques, gynécologiques) et le volet psychologique effectué par des psychiatres. Les professionnels d’une UMJ ne sont pas amenés à faire du suivi au long court. Ainsi, ils s’orientent vers leurs partenaires extérieurs pour une prise en charge.
L’AVC constitue la 3e cause de mortalité dans le monde
Par ailleurs, plusieurs thèmes ont été exposés par d’éminents professeurs de médecine telle que l’hypertension artérielle, et l’AVC qui est le premier facteur de risque d’accident vasculaire cérébral, lequel constitue la 3e cause de mortalité dans le monde et une cause considérable du handicap pour ceux qui y survivent. Par ailleurs, un accident vasculaire cérébral (AVC), ou attaque cérébrale, est une défaillance de la circulation du sang qui affecte une région plus ou moins importante du cerveau. Il survient à la suite de l’obstruction ou de la rupture d’un vaisseau sanguin et provoque la mort des cellules nerveuses, qui sont privées d’oxygène et des éléments nutritifs essentiels à leurs fonctions. Chez la majorité des gens, il n’y a pas de signe précurseur d’une crise. Toutefois, plusieurs facteurs de risque peuvent être surveillés. Les AVC ont des conséquences très variables. Plus de la moitié des gens en gardent des séquelles. Environ un individu sur 10 récupère complètement. Aussi, le professeur Benmihoub du service radiologie et imagerie médicale a exposé son thème sur «l’Imagerie de l’AVC et indication de la thrombolyse cérébrale». Les AVC sont un problème majeur de santé publique. Pathologie fréquente, la morbi-mortalité des accidents vasculaires cérébraux (AVC) est lourde. C’est la 3e cause de mortalité après les accidents coronariens et les cancers tous types confondus (10 à 20% des patients décèdent durant le premier mois) et la 1re cause du handicap non-traumatique dans les pays développés (20% des patients restent institutionnalisés, et la moitié de ceux qui regagnent leur domicile gardent des séquelles physiques ou relationnelles importantes). C’est la 2e cause de démence et cause majeure de dépression. L’incidence des AVC augmente avec l’âge: les trois quarts des nouveaux AVC surviennent après 65 ans, 15% des patients ont moins de 55 ans. En raison du vieillissement de la population et du tabagisme actuel, on estime que la morbi-mortalité des AVC peut doubler d’ici à 2020, malgré les mesures de prévention.
Lazreg Aounallah