À peine quelques jours après la tragédie des quatre personnes tuées, dans un accident de la circulation à Biskra, le drame de la route qui tue a frappé encore une fois, hier à la wilaya de Béchar, mettant fin à la vie de 11 personnes, tandis que 6 autres sont grièvement blessées.
Le grave accident survenu ce matin, à Béchar, a donné lieu à un véritable bilan de guerre. Onze personnes ont en effet trouvé la mort et six autres ont été grièvement blessées dans l’accident de la circulation qui a eu pour théâtre la route RN-6B, entre la zone rurale de Zousfana et la commune de Taghit, 97 km au sud du chef-lieu de la wilaya, rapporte la Protection civile locale. L’accident s’est produit suite à une collision entre un véhicule utilitaire qui transportait une famille et se dirigeait vers la wilaya d’El-Bayadh et un camion transportant du cheptel à destination de Taghit, a-t-on précisé. Une enquête a été diligentée par la Gendarmerie nationale pour déterminer les causes exactes de ce tragique accident. Il faut dire que les accidents de la route continuent à engendrer beaucoup de morts, de blessés et de dégâts matériels importants. Rien que durant les dernières 48 heures, la Protection civile a dénombré dix-neuf personnes (19) ayant trouvé la mort, et 31 autres ont été blessées dans 11 accidents de la circulation à travers le pays. Également, suite aux intempéries survenues lors des dernières 24 heures, les éléments de la Protection civile ont effectué plusieurs opérations d’épuisement d’eaux infiltrées dans des habitations, et de dégagement de véhicules cernés par les eaux, notamment dans les wilayas de Biskra et Batna.
Dans le même sillage, la Gendarmerie nationale a, quant à elle, dénombré, durant les dernières 48 heures, dix-huit (18) personnes tuées et 32 autres blessées dans plusieurs accidents de la circulation. Pour ce qui est du bilan hebdomadaire (du 20 au 26 mars), la Protection civile a enregistré 30 morts et 1 150 personnes blessées. L’hécatombe continue en l’absence de mesures coercitives. Quant au bilan de la Gendarmerie nationale (GN), celui-ci est plus alarmant. En effet, la GN a fait savoir que durant la période, allant du 22 au 28 mars dernier, quarante (40) personnes ont trouvé la mort et 481 autres ont été blessées dans 269 accidents de la circulation survenus au niveau national. La wilaya d’Alger arrive en tête avec 17 accidents, suivie de Médéa et Aïn Defla avec 16 accidents chacune, et 14 accidents à El Oued, suivie de Bouira avec 13 accidents, précise la même source. En dépit des nombreuses campagnes de sensibilisation, ce fléau fait chaque année des milliers de morts et de blessés, dont résultent souvent des handicapés à vie. Les chiffres de la Sûreté nationale (DGSN) en sont la preuve et donnent froid dans le dos. En effet, ces derniers évoquent une moyenne de 44 accidents par jour dans les zones urbaines. Le bilan de 2015 des services de police, établi en zones urbaines, fait état de 16 245 accidents de la circulation routière, contre 17 383 accidents enregistrés durant l’année 2014, soit, une légère baisse de -6,54%. Ces mêmes accidents ont ainsi engendré 19 337 blessés en 2015 contre 20 717 blessés en 2014, soit une baisse de -6,66%. Idem pour le nombre de décès qui a connu, pour sa part, une très légère diminution de -2,29%. En effet, les accidents corporels de la circulation routière ont fait 809 morts en 2015, alors qu’en 2014, il a été recensé 828 décès. S’agissant du bilan de la Gendarmerie nationale, toujours pour l’année écoulée, il évoque 3 801 personnes qui ont trouvé la mort sur les routes, en baisse de 4,59%, par rapport à 2014. Le nombre d’accidents a baissé de 16,51%, passant de 24 388 en 2014 à 20 361 en 2015. Le nombre de blessés est passé de 44 546 en 2014 à 36 657 en 2015, soit une baisse de 17,71%. Selon les chiffres de la Gendarmerie, le facteur humain est à l’origine de 91,76% des accidents de la route. Ces chiffres peuvent paraître effrayants, mais ils ne sont qu’une goutte dans l’océan de sang dans lequel baigne l’Algérie. Et pour preuve, le terrorisme routier a fait 55 350 morts et 653 249 blessés entre 2000 et 2015 en Algérie. En 15 ans, l’Algérie aurait recensé 375 581 accidents de la route.
Hécatombe, génocide routier, autant de termes qui reviennent encore cette année pour décrire le tableau sombre de l’insécurité routière. Hélas, malgré les campagnes de sensibilisation, rien ne semble freiner le fléau.
Lamia Boufassa