Accueil ACTUALITÉ ZEGHMATI FAIT SON DÉBALLAGE : La Justice est « garante » des acquis du Hirak

ZEGHMATI FAIT SON DÉBALLAGE : La Justice est « garante » des acquis du Hirak

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Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, est revenu longuement, hier, sur le mouvement populaire qui a entamé sa 2ème année de mobilisation pacifique pour un changement radical du système et surtout au fonctionnement des institutions de l’État pour l’édification d’un vrai État de droit.

«Le pays connait depuis plus d’une année maintenant, un mouvement sans précédent, réclamant un redressement général du mode de fonctionnement des Institutions de l’État ainsi que la moralisation de la vie publique, à même de garantir l’édification d’un État démocratique, où les droits et les libertés seront garantis », a déclaré, d’emblée, le ministre de la Justice, hier, à l’ouverture de la réunion des cadres centraux de son département avec les présidents des cours et les procureurs généraux. Et d’ajouter : « Les citoyens n’ont pas cessé de réclamer, dans la foulée de cette mobilisation populaire, une Justice indépendante, en vertu des dispositions de la Constitution qui respecte les Droits de l’Homme, et garantissant des procès équitables ». « Une Justice, enchaîne-t-il,  bâtie sur la légitimité, et l’égalité qui protège les libertés et la société  dans le cadre de la loi qui est au-dessus de tous ».
« Le pays a pris, il y a seulement quelques mois, un chemin difficile, si ce n’est la fidélité de ses enfants, qui a permis de dépasser la crise pour ouvrir de nouveaux horizons de dénouement, où le peuple a pu, en la circonstance, se réapproprier sa souveraineté sur ses droits et autres libertés », a-t-il poursuivi.

Protéger les exploits
Le ministre Zeghmati, a souligné, en évoquant les acquis du mouvement populaire, en allusion au démembrement de la bande qui est l’une des conséquences directes de l’avènement de la révolte pacifique, la nécessité pour la Justice, tout comme les autres secteurs, de protéger ces exploits.
À ce propos, Zeghmati, a jugé que le peuple à travers le mouvement populaire a « confié à la Justice une mission aussi lourde qui consiste en la lutte contre la corruption, la moralisation de la vie publique, et en finir avec les atteintes aux libertés et stopper l’hémorragie des ressources du pays». et par ricochet, a-t-il encore dit, la révolte populaire a fait de l’appareil judiciaire « l’œil vigilant et la main forte qui va protéger ses acquis et qui va frapper de toute la force de la Loi toute partie tentée de s’opposer à la marche que notre peuple a entamé vers le progrès et la prospérité ».
Dans ce même registre, le ministre de la Justice que le soulèvement populaire ne porte pas vraiment dans le cœur, en raison des arrestations « arbitraires » opérées contre des hommes politiques et autres animateurs du mouvement, a vanté les acquis de la Justice réalisés, selon lui, en un laps de temps, mais dont le travail doit être renforcé, en s’engageant dans la voie de la réforme de l’Institution judiciaire sur tous les plans, à savoir, les ressources humaines, la modernisation de ces moyens logistiques, la refonte des lois juridiques et la rénovation des lois, en mesure de répondre aux demandes sociologiques, économiques de la société.

La numérisation de la Justice est l’objectif à atteindre
Pour sauvegarder les acquis de la Justice et du mouvement populaire, le premier responsable de ce ministère, a mis en avant l’impératif de se doter de nouvelles mesures, objet même de cette réunion qui consiste, en premier lieu, selon la même source,  d’examiner les voies et moyens pratiques pour améliorer la qualité des services de la Justice, et sa rentabilité, avant de passer au développement et à l’amélioration des infrastructures publiques, notamment les facilités de recours à la Justice, pour terminer avec une évaluation de la situation de modernisation prélude à la généralisation de la numérisation du secteur.
Pour assurer la qualité dans le traitement des affaires juridiques, Zeghmati a fait savoir qu’il faut au préalable avoir la « maîtrise » de la procédure juridique qui régit les procès en appels, civil ou autres où les juges, les huissiers de justice, les services techniques, ainsi que les adjoints de justice, s’interfèrent, et dont le juge constitue la pierre angulaire, qui a la charge de renforcer l’indépendance de la Justice et entretenir la moralisation qui est le socle même de la crédibilité de sa fonction.
« Notre secteur fait face à de gros défis nés des anciennes pratiques notamment dans la politique du recrutement basée sur la quantité », auxquels donc il faut remédier, a révélé le ministre Zeghmati qui plaide pour la révision du mode opératoire concernant le recrutement, la formation ainsi que la répartition rationnelle en ressources humaines, en fonction de leur expérience et leur capacité à assumer leur responsabilité, en plus de la révision des prérogatives et autres fonctionnements de quelques parties du secteur.

La Justice et le citoyen
La Justice qui constitue aussi une infrastructure publique qui assure des prestations aux citoyens et les justiciables est dans l’obligation d’étudier tous les moyens qui permettent la fluidité du secteur au seul bénéfice des usagers, d’où l’intérêt de la généralisation de la numérisation pour se débarrasser peu à peu de l’usage du papier, économiser le temps et l’argent, et adopter la décentralisation dans le dépôt de bon nombre de dossiers. « Nous comptons sur la contribution de tout un chacun, pour avancer des propositions générales en la matière, à la limite de la technologie disponible et la sociologie du peuple algérien », a déclaré dans ce sens, Zeghmati, qui a insisté sur les vertus de la numérisation à laquelle s’adonne justement la Justice algérienne en vue de s’élever au rang des pays les plus avancés dans ce domaine.
« La numérisation graduelle est notre objectif, mais sa réussite dépend, sans aucun doute, du degré de conviction des personnes concernées pour dépasser les résistances et les hésitations qui peuvent peser sur certains d’entre vous », a conclu le ministre de la Justice.
Brahim Oubellil

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