Au moins neuf membres présumés d’Al-Qaïda ont été tués en 24 heures par des drones américains dans le sud du Yémen, ont indiqué jeudi des responsables locaux. Une attaque a visé jeudi une voiture dans la ville de Rafadh, dans la province de Chabwa (sud), et tué ses cinq occupants, des membres présumés du réseau jihadiste, ont déclaré à l’AFP un responsable local et des membres de tribu.
Quatre autres jihadistes ont péri dans une attaque similaire mercredi soir dans dans un camp militaire à Moukalla (sud-est), chef-lieu de la province du Hadramout, tombé en avril aux mains d’Al-Qaïda, selon un responsable de la province. Un chef de la nébuleuse jihadiste figure parmi les victimes, a-t-il précisé. Un autre véhicule d’Al-Qaïda a été visé, dans la soirée de mercredi également, lors à Ghil Bawazir, dans la même province, mais aucun bilan n’était disponible. Al-Qaïda a reconnu ce mois-ci que son chef au Yémen, Nasser al-Wahishi, qui était aussi le numéro 2 au niveau mondial du réseau extrémiste sunnite, avait été tué dans une attaque de drone américain début juin. Deux autres responsables d’Al-Qaïda au Yémen avaient péri de la même manière en avril. A Aden, grande ville du sud, quatre civils ont été tués et une trentaine blessés jeudi à l’aube par des tirs attribués à des rebelles chiites Houthis sur des quartiers tenus par leurs adversaires, a indiqué une source médicale. Des obus de mortier ont touché la résidence universitaire de la cité portuaire où des centaines de déplacés ont trouvé refuge, tuant deux civils et blessant de nombreuses autres personnes, dont des femmes et des enfants, selon la même source. D’autres obus ont explosé près d’un restaurant, tuant deux personnes et en blessant 16 autres, a-t-elle poursuivi. Les combats n’ont jamais cessé à Aden entre d’un côté les Houthis et leurs alliés, des militaires fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, de l’autre des comités de la résistance populaire regroupant leurs adversaires, faisant de nombreuses victimes parmi les civils. Ces comités sont formés de combattants sudistes, de militaires loyaux au président Abd Rabbo Mansour Hadi réfugié en Arabie saoudite, de miliciens tribaux sunnites et de simples volontaires. Depuis le déclenchement le 26 mars de la campagne aérienne d’une coalition anti-Houthis menée par l’Arabie saoudite, ces comités empêchent les rebelles de prendre le contrôle total d’Aden. Les combats affectent directement la population qui manque de tout et n’a pas accès aux soins médicaux, alors que la détérioration des conditions d’hygiène a fait réapparaître des maladies comme la dengue, le typhoïde et le paludisme. L’aviation de la coalition conduite par Riyad a poursuivi jeudi ses raids sur plusieurs positions rebelles ailleurs dans le pays. A Ataq, capitale de la province de Chabwa, des dépôts d’armes ont été pris pour cible, ont rapporté des habitants. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé l’arrivée mercredi au port de Hodeïda (ouest) d’un bateau chargé de 1.000 tonnes de vivres et de trois gros générateurs.