Des avions de la coalition arabe ont bombardé la piste de l’aéroport de Sanaa. Des affrontements pour contrôler l’aéroport d’Aden se poursuivaient hier. Un hôpital de campagne à Aden accueille des blessés après l’explosion d’un important dépôt d’armes samedi 28 mars. Des avions de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite ont bombardé de nuit la piste de l’aéroport de la capitale yéménite, la mettant hors service, tandis que 15 soldats rebelles étaient tués ailleurs dans un raid, selon des sources aéroportuaire et militaire. « C’est la première fois qu’ils bombardent la piste » de l’aéroport de Sanaa depuis le début jeudi de l’opération militaire de la coalition arabe au Yémen, a déclaré dimanche une source aéroportuaire. Samedi, plus de 200 employés de l’ONU, d’ambassades et de sociétés étrangères avaient été évacués de Sanaa par voie aérienne. Par ailleurs, des avions de la coalition ont pris pour cible le QG de la Garde républicaine yéménite, alliée à la rébellion chiite des houthis, tuant quinze soldats, a indiqué dimanche à l’AFP une source militaire.
Les frappes nocturnes ont touché le site situé à Soubaha, dans l’ouest de Sanaa, a ajouté cette source. L’hôpital militaire de Sanaa a reçu les corps de 12 soldats, ainsi que 18 blessés, a indiqué pour sa part une source médicale. Le Yémen s’est enfoncé dans la guerre ces derniers jours avec des avancées de la rébellion chiite et ses alliés vers Aden, deuxième ville du pays, dans le Sud, et une riposte militaire d’une coalition d’une dizaine de pays arabes venue secourir le président Abd Rabbo Mansour Hadi. Cette dernière a déclenché jeudi des raids aériens contre les houthis et leurs alliés.
Affrontements pour le contrôle de l’aéroport à Aden
Dans la nuit, vingt personnes au moins ont péri dans des combats à Aden entre des comités de défense et des groupes rebelles chiites qui ont tiré au canon sur l’aéroport, provoquant des incendies, selon des sources militaires et de sécurité dimanche. Les affrontements pour le contrôle de l’aéroport international se poursuivaient par intermittence dimanche matin après que des rebelles ont réussi à reprendre une position stratégique perdue la veille au prix de neuf morts dans leurs rangs, selon une source militaire. Cinq membres des comités de défense ont été tués en repoussant de la piste de l’aéroport les rebelles qui, pendant leur fuite, ont tiré au canon, provoquant des incendies dans la tour de contrôle, le salon d’honneur et un autre bâtiment, ont indiqué à l’AFP un officier de sécurité et une source médicale. En outre, onze rebelles chiites houthis ont été faits prisonniers dans des affrontements qui ont éclaté dans la nuit sur un axe routier stratégique proche de l’aéroport, selon la source militaire.
À l’entrée nord d’Aden, des affrontements se sont produits aux premières heures de la journée lorsqu’un convoi de la rébellion chiite, venant de la province voisine de Dhaleh, s’est heurté à des combattants hostiles, a rapporté une autre source militaire.
Au moins 95 morts ces quatre derniers jours
Six personnes, dont quatre houthis, ont trouvé la mort et deux chars de la rébellion ont été endommagés dans ces combats, à la suite desquels les rebelles ont réussi à avancer et à établir leur QG à la mairie de Dar Saad, a ajouté cette source. Aden est le théâtre de violents combats qui ont fait au total 95 morts ces quatre derniers jours. La cité a plongé dans le chaos après le départ du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi jeudi pour l’Arabie saoudite. L’étau s’était resserré sur le chef de l’État, combattu notamment par les rebelles houthis liés à l’Iran.