Au moins 18 personnes ont été tuées lors de combats nocturnes dans le sud du Yémen, notamment à Aden, entre des rebelles chiites et des forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi. Huit rebelles ont notamment été tués dans la province d’Abyane. Aden, deuxième ville du pays, les affrontements se sont concentrés dans le quartier d’Al-Moalla et soldés par quatre morts et huit blessés parmi les combattants pro-Hadi, selon une source médicale. Six rebelles ont également péri, a indiqué une source militaire. Les forces loyales au chef de l’Etat ont repris le contrôle de plusieurs secteurs à Al-Moalla, dans le centre-ville, d’où elles ont repoussé les rebelles et leurs alliés, des militaires fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, qui cherchaient à prendre un port, selon des témoins. Les forces navales de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite depuis le 26 mars sont entrées en action dans la nuit et ont bombardé plusieurs positions rebelles à Aden, ont indiqué des habitants. Des avions de la coalition ont par ailleurs lancé, dans la province de Lahj, plus au Nord, de nouveaux raids sur la base aérienne d’Al-Anad, contrôlée par les rebelles et encerclée par des combattants pro-Hadi, a indiqué un chef de ces combattants, le général Muthanna Jawas. Dans la province d’Abyane, à l’est d’Aden, huit miliciens chiites ont été tués dans une embuscade tendue par des membres de tribus, alors qu’ils circulaient à bord de deux véhicules, a indiqué le gouverneur El-Khedr al-Saïdi. Des tribus et des combattants pro-Hadi encerclaient aussi, mardi, une position rebelle dans la région de Loder, a-t-il ajouté. Selon lui, les tribus s’employaient à envoyer des renforts en hommes à Aden depuis Abyane et Lahj pour épauler les combattants qui défendent la ville contre les rebelles.
Plus de 540 tués, 1.700 blessés depuis le 19 mars
Au moins 540 personnes ont été tuées et 1.700 blessées au Yémen depuis le 19 mars, a annoncé mardi à Genève un porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce bilan date du 6 avril, a dit le porte-parole Christian Lindmeier lors d’un point de presse.
De son côté, un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Christophe Boulierac, a indiqué qu’«au moins 74 enfants ont été tués et 44 blessés depuis le 26 mars». Mais l’organisation considère «que le nombre d’enfants tués est beaucoup plus élevé», a-t-il ajouté. L’Unicef estime, par ailleurs, à 1 million le nombre d’enfants qui ne peuvent pas aller à l’école. «Les enfants devraient recevoir une protection immédiate», a déclaré M. Boulierac. Il a indiqué que du personnel sur le terrain essayait de déterminer comment ces enfants étaient morts. Le porte-parole a expliqué, sans donner de détails, que les enfants étaient soit «victimes d’armes directement», soit victimes des «conséquences indirectes de ce conflit» car la violence affecte les infrastructures de santé. «Il y a des morts indirectes» du fait notamment des problèmes d’approvisionnement de matériel médical, a-t-il poursuivi. «Un autre effet indirect c’est le manque d’eau potable, c’est la porte ouverte à de nombreuses maladies», a-t-il ajouté, citant aussi «l’interruption des vaccinations pour des raisons de sécurité». Sur le terrain, les combats se poursuivent entre rebelles chiites et partisans du président soutenus par l’Arabie saoudite. Plus de 100.000 personnes ont été déplacées par les violences, selon l’Unicef.