La visite officielle de quelques heures qu’il a effectuée lundi après-midi à Alger, et sa rencontre avec le président Abdelmadjid Tebboune, ont été, de toute évidence, fructueuses pour le chef du Gouvernement d’Unité nationale de Libye, Abdelhamid Dbeïbah.
Il est reparti, dans la soirée même, conforté dans son projet d’organiser les prochaines élections et «passer de la période de transition à la stabilité en Libye et permettre au peuple libyen de choisir qui le gouverne et ses représentants au pouvoir», comme il l’a souligné dans une déclaration à l’issue de l’audience que lui accordée le président Tebboune. La rencontre s’est déroulée en présence du Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, du directeur de cabinet à la présidence de la République, Abdelaziz Khellaf, et du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamal Beldjoud. Le chef du Gouvernement d’Unité nationale de Libye a précisé qu’il a été question du « rôle important de l’Algérie en faveur de ces élections et de leur nécessaire tenue dans les meilleurs délais possibles ». Il a présenté au président Tebboune la vision de son gouvernement concernant les élections. La possibilité de tenir une réunion ou une conférence des ministres des affaires étrangères sur la Libye a été évoquée. La visite de Abdelhamid Dbeibah intervient après celle de la ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du gouvernement d’union, Najla Al-Manqoush, qui a été reçue le 7 avril par le président Tebboune, pour évoquer les développements du dossier libyen et en vue de soutenir les efforts du Gouvernement d’union nationale libyen et parvenir à des élections justes et légitimes. La visite de Dbeïbah intervient également à la veille de la session de consultation sur la Libye du Conseil de sécurité, qui devait se tenir hier mardi, avant la session officielle prévue pour le 30 avril au cours de laquelle sera discutée la question de la prolongation de la Mission d’appui des Nations unies en Libye pour une nouvelle période, avec un vote sur ce sujet. Le Conseil de sécurité de l’ONU avait décidé, fin janvier dernier, de prolonger le mandat de la mission onusienne jusqu’au 30 avril. On sait que le poste de chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (UNSMIL) est vacant depuis la démission de l’ancien envoyé spécial slovaque Jan Kubis le 17 novembre 2021 et le départ de son poste le 10 décembre 2021. Tout récemment, début avril, la conseillère spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Stephanie Williams, a déclaré que « la priorité de l’ONU est désormais d’aider les Libyens à organiser des élections nationales crédibles dans les meilleurs délais ». Le contexte libyen a été compliqué ces derniers jours par le gel des travaux du Comité 5+5, du fait du retrait des représentants de l’est-libyen. Par ailleurs, Abdelhamid Dbeibah a rejeté la décision du parlement de l’est de la Libye de nommer Fathi Bashagha au poste de Premier ministre. Le chef du Gouvernement d’Unité nationale de Libye a évoqué les fermetures qui ont affecté les champs pétrolifères et les ports depuis samedi. Il compte sur l’accroissement de la coopération économique avec l’Algérie, notamment dans le domaine du pétrole et du gaz, en particulier à la lumière de la conjoncture mondiale créée par la crise ukrainienne. Sur ce chapitre, à propos du rôle que pourrait jouer la Libye dans la stabilisation des marchés internationaux du gaz et l’exportation vers l’Europe, des sources médiatiques ont rapporté que le ministre du Pétrole du gouvernement d’unité nationale libyen, Mohamed Aoun, a déclaré que son pays n’est pas en mesure d’augmenter les approvisionnements en pétrole et en gaz vers l’Europe à l’heure actuelle, étant donné qu’il n’en a pas la capacité.
M’hamed Rebah