C’est la pleine saison. Elle court d’octobre à avril. Les cinq mois qui suivent, il fait chaud, très chaud. Houria Meddahi, notre ministre du Tourisme et de l’Artisanat est venue, jeudi dernier, en parler au Conseil de la nation. Elle répondait aux questions orales des sénateurs. Son intervention diffère totalement de celles qu’on a connu par le passé où des chiffres de « millions » de touristes étaient balancés, en veux-tu en voilà, pour chacune des saisons touristiques. Elle a déclaré que « 47 000 touristes étrangers de différentes nationalités durant la saison 2024-2025 de notre tourisme saharien » ont été recensés. Un chiffre qui est en évolution et marque une « reprise notable » qu’elle attribue principalement à « l’application du visa de régularisation ». C’est-à-dire du visa délivré aux touristes étrangers à leur arrivée au pays. À ce chiffre, il faudra ajouter les nationaux, même s’ils ne sont pas nombreux. Il faut dire que le tourisme saharien est, selon ses promoteurs, « un tourisme d’aventure » fait principalement de « trekking (balades à dos de dromadaires) et de nuits à la belle étoile ». À l’aventure, il faut ajouter le manque d’infrastructures hôtelières. Il y a, en compensation, l’aspect culturel porté par la vie nomade. Ce type de tourisme a ses propres adeptes. Pour les paresseux, Il y a le circuit de la Saoura que l’ONAT (Office National Algérien du Tourisme) a lancé en octobre 2024. Dans les années 80, l’office proposait deux circuits, celui de « la Saoura » et celui « des Oasis ». Mme Hamadi a révélé que « 280 agences touristiques » sont présentes sur ce marché. Ce qui, précise-t-elle, est « un indicateur positif ». En effet, les investisseurs savent où « ils mettent les pieds ». S’ils sont nombreux, cela veut dire que la demande existe et qu’il faut la satisfaire. Notre ministre est plutôt optimiste. Pour elle « les atouts actuels d’attraction sont suffisants pour renforcer le flux des touristes vers les principales destinations du Sud, telles que Djanet, Tamanrasset, Ghardaïa, Biskra, El Oued ainsi que la Saoura et Gourara ». Elle ne néglige pas, cependant, « la valorisation des ressources touristiques sahariennes, tout en générant des revenus économiques et en développant un tourisme durable à travers l’élaboration de plans locaux de développement, l’intégration des sites archéologiques dans les circuits touristiques, le soutien à l’investissement hôtelier ainsi que l’encouragement de l’artisanat et des PME avec la participation des familles locales ». Cette valorisation repose sur une communication soutenue et un marketing efficace. Il va sans dire que de tous les tourismes disponibles dans notre pays (thermal, de montagne etc…,), il n’y a que le balnéaire qui attire sans tapage publicitaire. La raison ? Les 1200 km de notre façade maritime n’ont été accessibles aux Algériens qu’en 1962. Quant à la montagne, aux stations thermales et au saharien, ils y étaient « assignés à résidence ». D’où le succès du balnéaire. Pour le reste, il faudra du temps et il faut redoubler d’ingéniosité !
Zouhir Mebarki







































