Accueil ACTUALITÉ Violences à Ghardaïa : Hanoune identifie 69 personnes parmi les instigateurs

Violences à Ghardaïa : Hanoune identifie 69 personnes parmi les instigateurs

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Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a critiqué, hier, le plan sécuritaire mis en place à Ghardaïa, en juin 2014, qui, selon elle, n’a pas ramené le calme dans cette région. Elle a tout de même salué les mesures décidées, mercredi dernier, par le chef de l’État. Le retour des événements sanglants dans la région de Ghardaïa depuis le début du mois de juillet, dont les violences opposant Ibadites et Malékites ont engendré une vingtaine de morts et plusieurs dizaines de blessés, a fait réagir, donc, Louisa Hanoune, au même titre qu’un bon nombre d’acteurs politiques nationaux. Même si, par ailleurs, elle a salué les mesures décidées par Abdelaziz Bouteflika, mercredi dernier, la patronne du PT invite le chef de l’État à élaborer un plan incluant des décisions politiques, économiques et sociales. Car, pour elle, les solutions sécuritaires, à elles seules, «ne suffisent pas». Pour preuve, a-t-elle affirmé, le vent à de nouveau insufflé le feu de braise et attisé la flamme de la violence, d’où les heurts incessants entre Mozabites et Chaâmba, deux composantes ethniques de la population Ghardaouie, qui sévissent depuis septembre 2013. D’emblée, la conférencière, intervenant dans une réunion de l’Organisation des jeunes pour la révolution (OJR), affiliée au PT, hier à Zéralda, a montré d’un doigt accusateur la «main étrangère» derrière cette «provocation», a-t-elle prévenu. Il s’agit pour elle d’ONG qui ont concocté ce «plan machiavélique» dont le fond cache mal les velléités d’une opération de déstabilisation de l’Algérie, un jeu malsain qui s’alimente des sensibilités ethniques des Ghardaouis, a-t-elle souligné. En effet, lors d’une réunion d’urgence convoquée par le président de la République, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, ont été instruits par Bouteflika de veiller au respect de la loi dans cette région et qu’il faudra appliquer dans toute sa rigueur, en vue de protéger les personnes et les biens et le rétablissement de l’ordre, indique le communiqué présidentiel. Le lendemain de cette rencontre, soit jeudi, Sellal s’est rendu dans cette région conduisant une délégation composée de hauts responsables à la tête des autorités civiles et militaires, associés notamment à la mise en œuvre de ce plan imposant, de toute évidence, un couvre-feu dans la cité urbaine de Ghardaïa en proie depuis quelques jours à des violences inouïes, sur fond d’échanges de balles tirées par des armes à feu, un tournant grave pris par les événements jamais atteint jusque-là. «Aujourd’hui, nous sommes en face d’une situation très difficile qui se trouve à l’orée de l’explosion et frôle l’irréparable», a prévenu la première responsable du PT. Devant cet état de fait, les citoyens de Ghardaïa ont lancé un cri de détresse pour attirer l’attention des autorités qui doivent intervenir pour le rétablissement de la paix et de la sécurité entre ibadites et malékites dont «l’attachement à l’unité nationale n’est pas à démontrer», a-t-elle ajouté. C’est ce que la responsable politique a constaté au cours d’une visite qu’elle avait effectuée dans la région, au lendemain des élections présidentielles d’avril 2014, où elle avait rencontré les représentants des deux parties adverses, a-t-elle rappelé à ce propos. En assurant que son parti s’est impliqué dans cette crise, elle a souligné le rôle joué par ses militants qui œuvrent au service du calme et incitent à la paix, a-t-elle révélé. Et d’ajouter qu’il revient dans un premier lieu, à l’«État d’assurer son rôle fondamental en imposant la force de loi pour enrayer les engrenages de la violence».

«Jugez les pyromanes, ils sont connus»
S’agissant des personnes arrêtées (environ 30, ndlr) par les services de la police dans le cadre de l’enquête déterminant les causes du déclenchement des événements, Louisa Hanoune affirme qu’il y’en a en tout presque 70 personnes personnes. La patronne du PT est-elle au cœur de l’enquête pour en être si sûre de ce qu’elle avance ? En tout cas, la même responsable a affirmé que les «instigateurs et les provocateurs» ont été bel et bien connus, d’où justement ses propos exempts de tout soupçon, chiffre exact en appui. «Au total 69 personnes sont identifiées comme étant responsables dans ces événements endeuillants. Elles sillonnent les artères et ruelles de la ville de Ghardaïa à bord de motocycles. Elles ont la tête encagoulée et elles portent des armes à feu», a révélé Hanoune avec des propos fermes. Pour la patronne du PT, il n’y a aucun doute la dessus et que ces «pyromanes» sont derrière toutes les violences survenues dans cette cité où les agressions ont atteint le paroxysme, comme le renseigne le nombre de décès dénombrés parmi la population locale. Il suffira donc pour les autorités «d’arrêter ces agresseurs, de leur confisquer les armes et de les traduire devant la Justice. Il s’agit d’une question de vie ou de mort», une mission plutôt policière qui incombe aux autorités sécuritaires, mais, que la responsable du parti trotskiste s’est adjugée un rôle. Dans un rôle plus politique, Louisa Hanoune a préconisé aux hautes autorités du pays d’adopter une démarché plus orientée vers l’amélioration de la vie économico-sociale des citoyens de cette région. D’ailleurs, pour joindre l’utile à l’agréable, elle n’a pas manqué de faire le parallèle entre les événements et la conjoncture économique que traverse le pays. Pour elle, même s’il s’agit de dérapages et de dérives frôlant la catastrophe, certes, a-t-elle indiqué, cette situation se présente comme une aubaine pour les autorités afin de se ressaisir d’une situation qui leurs échappe, semble dire l’oratrice. à ce titre, elle recommande au chef de l’État de lancer un véritable dialogue national afin de relancer les projets de réforme qu’il s’est engagé à réaliser.
Farid Guellil

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