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Violence contre les femmes : le réseau Wassila interpelle Bensalah

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Voté le 5 mars dernier par l’Assemblée populaire nationale (APN), le projet de loi, criminalisant les violences faites aux femmes, non inscrit à l’ordre du jour de la session de printemps au Sénat, qui vient de prendre fin, a fait réagir le réseau Wassila. Celui-ci a décidé, en effet, de lancer une campagne pour que ce texte de loi soit programmé pour adoption à la session d’automne des travaux de l’institution que préside Abdelkader Bensalah.Tout en s’interrogeant sur les raisons à l’origine de son annulation des travaux du Senat, les animatrices du réseau Wassila comptent mener un mouvement de sensibilisation et de mobilisation visant les partis politiques, les syndicats, la société civile et les responsables de l’État pour que le projet de loi en question soit une loi en vigueur. Même si les membres des différentes associations, composant le réseau Wassila, ont fait remarquer leur insatisfaction, quant à la teneur dudit projet de loi criminalisant les violences faites aux femmes, elles soulignent néanmoins que «ce texte est une avancée», compte tenu de la réalité socio-politique de la société algérienne. Une réalité qui, selon nos interlocutrices, dont Soumia Salhi, est marquée par le poids «des forces rétrogrades et conservatrices» qui, a-t-elle indiqué, «ont exercé des pressions» aboutissant à son annulation de l’ordre du jour de la session de printemps au Sénat. Et c’est en réponse à cette «reculade» des pouvoirs publics et des institutions de l’État que la campagne que mèneront les membres du réseau Wassila vise l’inscription dudit projet, lors de la prochaine session de l’institution que préside Bensalah. Animant une conférence de presse pour l’annonce du début de cette campagne, nos interlocutrices ont lancé un appel aux partis politiques, qui tiennent des discours en faveur du respect de la promotion et du rôle incontournable de la femme dans la vie politico-socio-économique, mais s’agissant de «promulgation» de lois, dans ce sens, dont l’avant-projet en question «demeure silencieux, quant à sa non programmation pour adoption au Sénat». Ce qui a amené les intervenantes à dire que la décision de bloquer le texte de loi en question, «est une réponse à la campagne menée par les courants intégristes et conservateurs contre ce projet de loi, après son adoption par l’APN».
Des approches politiques révolues, disent d’autres animatrices du réseau Wassila, au regard des avancées enregistrées dans notre société et les lois adoptées à ce jour, dont ceux relatif au Code la Famille. Pour Khadija Belkhodja à la tête d’une association SOS enfants en détresse, à Tiaret, «la violence dans notre société a atteint un seuil critique et alarmant», a-t-elle averti, avant de préciser que «la violence faite aus femmex a des conséquences dramatiques sur la victime et l’enfance». Pour elle, si les responsables politiques font fi des enseignements tirés des chiffres alarmants sur le nombre des femmes violentées, «c’est aller droit au mur» et «la société sera davantage plongée dans la pratique violente», en l’absence notamment du rôle de l’État et de textes de lois pour faire régner la force dissuasive et répressive de la Loi. Et c’est dans ce sens que «nous avons salué l’adoption par l’APN du projet de loi criminalisant les violences faites aux femmes», dira Khadidja, et c’est de là, que nous «exigeons sa programmation et son adoption» par le Sénat, en automne prochain. S’appuyant sur les chiffres alarmants d’une étude, en 2006, du CRASC, pour le ministère de la Solidarité, indiquant qu’«une femme sur dix est violentée»,Soumia Salhi rappelle qu’en 2012 les statistiques des services de la Gendarmerie indiquent «261 femmes sont mortes sous les violences».
Pour les membres du réseau Wassila, «cette violence est une atteinte au droit des citoyennes à la sécurité, droit garanti par la Constitution» et par conséquent, «réduire, éradiquer la violence contre les femmes est de la responsabilité de l’État». Ce qui nous amène, faut-il le noter, à évoquer l’incontournable mission du secteur éducatif, dans l’enracinement de la citoyenneté, seule voie à même de changer les mentalités et faire reculer les idées rétrogrades et conservatrices.
Karima Bennour

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