Accueil ACTUALITÉ VACCIN ANTI-COVID-19 : Les Russes entament la production

VACCIN ANTI-COVID-19 : Les Russes entament la production

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Le service de presse du ministère russe de la Santé, a annoncé, hier, le lancement officiel de la production du vaccin contre le coronavirus, soit à peine une semaine après son enregistrement.

Conçu par le Centre scientifique d’épidémiologie et de microbiologie Gamaleïa de Moscou, et enregistré sous le nom de Spoutnik V, en référence au premier satellite lancé par l’URSS en 1957, le vaccin russe contre le coronavirus est entré en production depuis hier, soit le 15 août, à en croire des sources.
Selon le département de la santé russe, plus de vingt (20) pays se bousculent, d’ors et déjà, au portillon pour l’acquisition du vaccin anti-Covid-19, tant attendu par toute l’humanité pour anéantir le redoutable virus corona, qui a emporté des milliers de vies humaines à travers le monde, confiné plus de la moitié de la population mondiale, et mis à genoux la plupart des économies mondiales.
D’après le directeur du RFPI, Kirill Dmitriev, le Fonds a déjà «reçu des demandes d’un milliard de doses» de Spoutnik V de la part de plus de 20 pays et la Russie s’est entendue sur la production du vaccin dans cinq pays dont les usines peuvent fabriquer 500 millions de doses par an.
Pour rappel, le président russe Vladimir Poutine a annoncé, mardi passé, l’enregistrement en Russie du premier vaccin contre le Covid-19 dans le monde, efficace, créant une immunité stable et ayant passé tous les contrôles nécessaires.
« Pour autant que je sache, un vaccin contre le nouveau coronavirus a été enregistré ce matin, pour la première fois au monde », a déclaré le chef de l’État russe, lors d’une réunion en vissio conférence avec le gouvernement, affirmant par la même occasion que la Russie allait, prochainement, vers une production large du vaccin, tout en souhaitant que d’autres pays parviennent au développement du vaccin contre le virus dans de brefs délais.
Cependant, le vaccin miracle et son efficacité, annoncé en grande pompe par les autorités russes depuis plusieurs jours déjà, ne fait pas pour autant l’unanimité au sein de la communauté scientifique, y compris parmi quelques éminents scientifiques russes. Désapprouvant, selon des informations rapportées par les médias, la manière dont a été géré le développement du vaccin et son enregistrement jugé précoce, un des participants au développement du vaccin a claqué la porte en se positionnant contre le vaccin, accusant, par la même, ses collègues d’avoir violé l’éthique de la profession.

La prudence de la communauté scientifique
Outre ces critiques internes, le nouveau vaccin russe a essuyé une avalanche de critiques des scientifiques de pays étrangers, estimant que le remède n’est pas suffisamment sécurisé, en évoquant notamment le manque d’études cliniques et l’absence de données.
Réagissant à cette salve de critiques, les autorités russes montent au créneau pour défendre le nouveau-né dans les laboratoires du pays, son efficacité et surtout expliquer les dessous de telles attaques venant de collègues, notamment étrangers.
Dans une déclaration à la presse, jeudi dernier, rapportée par l’agence russe SputnikNews, le directeur du Centre scientifique d’épidémiologie et de microbiologie Gamaleïa de Moscou, Alexandre Grinzburg, a déclaré sans ambages qu’ « il serait naïf d’attendre une réaction positive d’autres pays à l’homologation du premier vaccin contre le nouveau coronavirus en Russie ».
Une réponse cinglante aux détracteurs du vaccin du pays de Vladimir Poutine, qui en dit long sur les motivations des uns et des autres, même en temps de pandémies mortelles. Tout est question d’argent, et par ricochet, de lobbyes, à bien comprendre les propos du directeur russe.
« Pensez-y! si certaines personnes ou certaines entreprises sont privées de plusieurs milliards de dollars à cause du vaccin russe, quel genre de réaction voulez-vous voir? Il me semble que la réaction est tout à fait normale », a ajouté Ginzburg, assurant que le vaccin russe est totalement sûr et « enregistré conformément à toutes les lois législatives de la Fédération de Russie », rapporte le média russe.
Ces critiques, ajoute la même source, « visent des profits matériels », assurant qu’ « il ne peut y avoir d’autre réaction et qu’il serait naïf d’attendre qu’un produit d’un concurrent reçoive des applaudissements. »

L’OMS montre au créneau
Qualifiant d’infondées les critiques de ses collègues étrangers à l’égard du vaccin russe contre la Covid-19, le ministre russe de la Santé, Mikhaïl Mourachko, a affirmé, de son côté que les collègues étrangers « ressentent sans doute une certaine concurrence, [qui voient, ndlr] des avantages concurrentiels du produit russe, essaient de formuler des opinions qui sont, à notre avis, absolument infondées ».
Toujours dans le même contexte, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est exprimée, prudemment, elle aussi, sur le vaccin russe annoncé, confirmant, par la voix de son porte-parole Tarik Jasarevic, l’existence de contact entre les deux parties pour « une éventuelle pré-qualification par l’OMS du vaccin, mais, précise-on encore, la pré-qualification de tout vaccin comprend un examen et une évaluation rigoureuse de toutes les données de sécurité et d’efficacité requises.
À se fier à la London School of Hygiene & Tropical Medicine, vingt-trois (23) vaccins contre le coronavirus sont en cours d’essais cliniques dans le monde entier et 140 autres sont en phase de développement précoce.
Brahim Oubellil

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