Accueil ACTUALITÉ «Urgence sécurité routière» : Une solution vise «à réduire» 50% des accidents

«Urgence sécurité routière» : Une solution vise «à réduire» 50% des accidents

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On ne sait pas si l’impact des accidents de la circulation est pris à la légère, ou bien c’est le phénomène qui prend un ascendant sur la vie publique à tel point que l’on assiste impuissants face à la calamité ? Le forum d’El Moudjahid a abordé, hier, en présence du Dr Smaïl Boulbina et maître Fatima-Zohra Benbrahem, la thématique « urgence sécurité routière». Cinq actions ont été suggérées dans une démarche qui vise à diminuer de 50% le nombre de morts et de handicapés post-traumatiques.
En effet, Dr Boulbina a indiqué que : « le taux de risque d’accident en Algérie est très élevé, et la riposte au fléau doit constituer un véritable combat de tous les instants. » Tout en appelant les différents corps de la sécurité à développer de nouvelles méthodes de travail en intégrant dans leurs dispositifs, les moyens modernes liés à la régulation de la sécurité routière. Le conférencier a proposé aux autorités, impliquant notamment le ministère des Travaux publics et des Transports, de l’Intérieur et de la Défense nationale à intensifier le contrôle des travaux réalisés au niveau des routes, tant que l’Etat a dépensé des sommes colossales pour la réalisation de certains projets, «Actuellement nos routes sont dégradées, et elles ne cessent de causer des accidents mortels aux usagers de la route », a-t-il dit.
« Dans le Sud, il y avait une route très mortelle, mais la direction des travaux publics a réalisé un projet de dédoublement de la route en deux chaussés distinctes à sens unique, séparées par un terre plein en béton. Une fois que ce système peu coûteux a été réalisé, aucun accident de la circulation n’a eu lieu, alors que d’habitude cette route était très dangereuse avec plusieurs accidents mortels. Soulignant que : « cette première action de sécurité empêche matériellement tout dépassement dangereux, interdisant les collisions frontales responsables d’au moins 50% des accidents les plus graves. Si on lance cette opération le 1er avril dans tout le territoire du pays, dans 3 mois on règle partiellement le problème des accidents. » Dans ce sens, il a fait état que quatre autres actions contribuent à la dégradation de l’accidentalité tel que : « l’entretien du véhicule, une législation adéquate, la prévention de l’ordre public, ainsi que la sensibilisation du facteur humain. »
De son côté, maître Benbrahem Fatima-Zohra a précisé que : « l’arsenal juridique et normatif doit être réajusté, afin d’assurer les conditions d’une plus grande efficacité de la prévention et de la correction quant au respect des règles de la circulation routière à l’encontre de ceux qui mettent en danger la vie des citoyens. Il conviendra aussi d’intégrer les mesures de prévention des accidents dans toutes les politiques de gestion du trafic routier », souligne-t-elle. Pour ce qui est de la sensibilisation des citoyens, maître Benbrahem dira que : « les administrations et les institutions doivent jouer le rôle de la sensibilisation, l’école peut faire beaucoup de choses pour préparer les élèves dans la vie civile, mais je suppose maintenant que ce genre de cours sont très rares dans les manuels des enfants et on devrait les introduire. Aussi, les médias ont un rôle extrêmement important, la rencontre d’aujourd’hui nous a permis d’ouvrir ce dossier ensemble, et à travers vous les journalistes, des milliers de personnes vont être éveillées, vu que les différents corps de la presse vont largement diffuser l’information pour la prévention routière. » Benbrahem a donné notamment son avis sur les images et publicités des accidents choquantes et sanglantes : « les images que regardent les gens à la télé, c’est cela qui va envoyer la vulnérabilité d’un accident, lorsque une télévision montre quelqu’un déchiqueté sur la route, vous allez inconsciemment avoir peur. Je pense qu’il faut choquer les gens pour qu’ils soient plus conscients au volant, et c’est ce qu’on appelle l’effet positif du cliché négatif », a-t-elle précisé. En outre, cette avocate a plaidé au retour des tribunaux de police, comme ce fut le cas dans les années 80, et ce, pour traiter les petits accidents qui peuvent rapporter beaucoup d’argent au trésor, au lieu que ces petites affaires trainent dans les tribunaux.
Mohamed Wali

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