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UNE ASSOCIATION ANTICOLONIALISTE CHARGE MACRON ET ÉVOQUE UNE DÉBÂCLE FRANÇAISE AU SAHEL : « Paris s’étouffe dans son paternalisme néocolonial »

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Les propos du président français Emmanuel Macron vis-à-vis de la présence militaire française en Afrique notamment au Sahel, continuent de susciter de nombreuses réactions de colère à l’instar de l’association anti-nécolonialiste « Survie » qui estime que « Paris s’étouffe dans son paternalisme néocolonial et se refuse à faire le bilan critique de sa débâcle sahélienne ».
L’association « Survie » qui lutte contre le néocolonialisme en Afrique sous toutes ses formes, a ainsi dénoncé les propos de Macron sur le Sahel et appelé, entre autres, au « démantèlement de toutes les bases militaires françaises » en Afrique, dans un article publié mercredi sur son site internet sous le titre : « Emmanuel Macron, ou l’incarnation de l’impunité et du déni français sur la décennie d’intervention militaire au Sahel ». L’Association a d’abord rappelé que le président Macron, lors de la conférence annuelle des Ambassadeurs de France, a suscité l’indignation en déclarant que la France a eu « raison » d’intervenir militairement en Afrique, et en regrettant « l’ingratitude » des chefs d’Etat africains. « Stratégie exclusivement sécuritaire, imposée de l’extérieur et qui s’est révélée inefficace, bavures systématiquement niées, exonérations des règles de droit international, instrumentalisation de l’aide au développement, soutien aux régimes autoritaires ou corrompus… Telles ont été les modalités d’action de l’armée française pendant une décennie au Sahel, a souligné Survie avant d’ajouter: « Et pour lesquelles Emmanuel Macron estime que les chefs d’Etat Africain ont +oublié de dire merci+! ». « Ignorer l’effet déstabilisateur des interventions françaises (de la Libye au Sahel) relève de l’exploit », a-t-elle poursuivi.
Et de rappeler dans ce contexte que le 13 janvier 2020 déjà, alors que le président français convoquait les chefs d’Etat des pays du G5 Sahel à Pau, un collectif de personnalités sahéliennes fustigeait l’ingérence française: « Comment occulter que la défense des intérêts économiques régionaux, les enjeux de puissance internationale de la France et l’obsession de la lutte contre les migrations, sont le socle d’une intervention militaire vouée aux gémonies par les peuples qui la vivent au quotidien ? ».
L’association estime qu' »après l’expulsion de l’armée française de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, Paris s’étouffe dans son paternalisme néocolonial et se refuse à faire le bilan critique de sa débâcle sahélienne et à avoir un débat démocratique sur le sujet de la présence militaire française en Afrique… ».
Plusieurs pays africains notamment le Sénégal et le Tchad ont condamné les propos du président Macron sur l’Afrique. Et même en France d’ailleurs où le parti de gauche radicale La France insoumise (LFI), a fustigé le « paternalisme » du chef de l’État français et estimé que ses propos « relèvent d’un aveuglement qui confine à la folie ». En juillet 2024, le président Macron avait aussi provoqué un séisme diplomatique en reconnaissant formellement la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental occupé. Pourtant, les Nations unies considèrent cette dernière colonie d’Afrique comme un territoire non-autonome et devra donc faire l’objet d’un processus de décolonisation. En multipliant de telles déclarations, le président Macron confirme le rôle de la diplomatie française au service du néocolonialisme entrainant ainsi le régime du Makhzen dans cette politique impérialiste.

Au Sénégal, le retrait des soldats français « décidé à Dakar »
Il convient de souligner que lundi dernier, le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a démenti les propos du président français, Emmanuel Macron, tenus la semaine dernière à l’Elysée, devant les ambassadeurs français.
« Le retrait de l’armée française a été décidé par Dakar, et n’a pas fait l’objet de négociations », affirme le Premier ministre sénégalais, contestant donc le retrait annoncé des soldats français de son pays aurait donné lieu à des négociations entre Paris et Dakar et s’est inscrit en faux avec virulence contre des propos du président Emmanuel Macron sur l’engagement militaire français en Afrique. Sonko a qualifié sur les réseaux sociaux de « totalement erronée » l’affirmation selon laquelle le départ annoncé des quelques centaines de soldats français ferait suite à une proposition de la France qui aurait laissé aux pays concernés par une réorganisation de la présence militaire française la primeur d’annoncer de tels retraits.
« Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain », a dit M. Sonko, dont le pays a annoncé ces dernières semaines la fin en 2025 de toute présence militaire française et étrangère sur le sol national.
R. I.

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