Ce n’est ni en Colombie ni au Mexique, ni encore moins dans une contrée lointaine réputée un foyer de drogues dures.
Le fait s’est passé, mardi soir, à l’Ouest de l’Algérie ! Un navire, de type container ship, transportant une marchandise déguisée, à l’intérieur de laquelle était dissimulée une quantité astronomique de 701 kilogrammes de cocaïne, a été arraisonné, au port d’Oran, par un dispositif combiné des Garde-côtes, de la Gendarmerie et des Douanes nationales. Une quantité record dans l’histoire de la lutte contre les drogues dures dans le pays pour une substance de plus en plus prisée par les jeunes algériens, depuis ces dernières années. «Dans le cadre de la lutte contre la contrebande et la criminalité organisée, et suite à des informations, des éléments du groupement territorial des Garde-côtes d’Oran (2e Région militaire), en coordination avec la Gendarmerie nationale et la Douane algérienne, ont mis en échec une tentative d’introduction, à travers le port d’Oran, d’une énorme quantité de cocaïne estimée à 701 kg enfouie dans un conteneur à bord d’un bateau de transport de marchandise en provenance de l’Amérique Latine», a-t-on appris d’un communiqué du ministère de la Défense nationale. Depuis hier, les services de sécurité étaient sur le qui-vive. Les recherches se poursuivent, avec minutie, à l’effet de déceler d’autres quantités de cocaïne, et peut- être même d’autres types de drogue, qui y seraient cachées. À l’avant poste, les services de sécurité, dont la BRI, ont déclenché une enquête approfondie. Il s’agit, par les investigations, de fouiner encore plus dans cette affaire, remonter jusqu’à la source, suivre toutes les pistes, dans le but de débusquer le ou les auteurs derrière le transport de cette substance à sniffer, déguisée en importation d’un produit alimentaire. Ce que l’on sait à présent, c’est que le navire abordé, le Vega Mercury, navigue sous le pavillon Liberia, autrement d’origine de ce pays. Il était en provenance du Brésil, avait fait escale à Valence, en Espagne, le 24 mai dernier, avant de mettre le cap sur les côtes de l’Ouest algérien pour accoster, mardi soir, vers 22H20, au port d’Oran. C’est là que la vigilance observée par le groupement territorial des Garde-côtes de la wilaya d’Oran, les Douanes nationales et la Gendarmerie nationale a donné lieu, après vérification d’usage de la cargaison, à une découverte surprenante à bord: plus de 7 quintaux de cocaïne dissimulés à l’intérieur d’un container. Officiellement, la marchandise déclarée aux Douanes nationales, ce qui était le cas au premier plan, consiste en une quantité de viande surgelée importée de ce pays de l’Amérique Latine. Mais, à la surprise générale, un des containers suspecté, s’avère être bourré de quantités de coke. La substance saisie était dissimulée dans des boîtes cartonnées, de couleur rouge, qui renfermaient la fameuse poudre blanche conservée dans des sacs transparents, et en plastique.
Une valeur marchande de près de cinq millions de dollars
Si les quantités de drogues saisies dans le pays ne font plus exception, une telle quantité énorme concernant une substance dure comme la cocaïne donne à réfléchir. Jamais une telle quantité n’a été saisie dans le pays. En 2012, quelque 165 kilos de coke avaient été saisis au port sec de Baraki, à Alger, par la Gendarmerie nationale, qui a retrouvé cette drogue dissimulée à l’intérieur de containers transportant du lait en poudre importé par l’ONIL de la Nouvelle-Zélande. À priori, l’enquête sur cette affaire, qui met davantage à mal le secteur des importations, poursuit son cours à l’effet de débusquer les tenants et aboutissants derrière cette affaire. Cependant, fort est de s’interroger sur les intentions des auteurs au-delà de porter préjudice à la société algérienne en proie au fléau de drogue en général depuis des années maintenant. On en connait un marché mondial juteux et générateur de plusieurs milliards de dollars par an. Un gramme de coke vaut en moyenne 70 dollars. Un simple calcul fera estimer la quantité, saisie à Oran, à près de 5 millions de dollars en valeur marchande.
Farid Guellil