Lors de la réunion du Conseil des ministres de ce dimanche, le président Abdelmadjid Tebboune a donné pour instruction, aux secteurs concernés par la stratégie de développement de l’hydrogène en Algérie, de recourir aux stations de dessalement de l’eau de mer.
C’est donc l’eau dessalée qui sera utilisée pour les processus d’électrolyse nécessaires à la production d’hydrogène, ce qui permettra d’économiser les ressources en eau conventionnelles (superficielles et souterraines) du pays. La production d’hydrogène n’est pas une nouveauté pour l’Algérie. Comme ont eu à le rappeler à maintes reprises les responsables algériens du secteur de l’énergie, l’Algérie produit déjà de l’hydrogène gris à travers les procédés existants au niveau de Sonatrach et de l’hydrogène dit bleu, à partir du gaz naturel. L’hydrogène est utilisé dans plusieurs domaines, le plus connu en Algérie étant la production d’engrais azotés. Pour Sonatrach, l’hydrogène est présenté comme axe majeur de la transition énergétique et pourra se substituer dans l’avenir, en partie, aux hydrocarbures dans de nombreux domaines d’activité économique, dont la pétrochimie, la cimenterie, la sidérurgie. Maintenant, l’hydrogène est mis au service du stockage des énergies renouvelables et de la mobilité. L’enjeu est de réussir la mutation vers l’hydrogène vert. Le marché de l’hydrogène vert est vu comme un potentiel de croissance « très prometteur », avec des possibilités d’exportation en remplacement du gaz naturel dans les gazoducs de Sonatrach à l’horizon 2030. Le gouvernement prépare une stratégie de développement de la filière hydrogène, pour donner aux acteurs nationaux et internationaux la visibilité nécessaire quant aux politiques, réglementations et mesures d’incitation et d’encouragement qui seront adoptées par les pouvoirs publics. Dans ce sens, le partenariat est indispensable. Dernièrement, en marge de la 4ème édition de la Journée algéro-allemande de l’énergie, le ministre de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab, a fait savoir que l’accord signé entre le groupe Sonatrach et la société gazière allemande « VNG AG » (VNG), à Alger, devrait permettre de lancer « le premier projet pilote », cofinancé par les deux parties, de production de l’hydrogène vert en Algérie d’une capacité de 50 MW, avec comme objectif principal de maîtriser les technologies relatives à ce domaine. Ce projet permettra ainsi le transfert de technologies et d’expertise allemandes au profit des cadres algériens, afin de pouvoir passer à l’étape de production commerciale de quantité importante d’hydrogène vert à partir de l’année 2030, selon le ministre. Le protocole d’entente entre le groupe Sonatrach et la société gazière allemande « VNG AG » (VNG) a pour objet l’examen des opportunités de coopération pour la réalisation de projets dans le domaine de l’hydrogène et l’ammoniac vert, dans le but de les exporter vers l’Allemagne. Il s’agira, dans un premier temps, de réaliser des études de faisabilité relatives à la chaîne de valeur de l’hydrogène, de la production et du transport à la commercialisation, dans le but d’évaluer le potentiel des projets commerciaux à développer conjointement dans ce domaine. « Nous avons fixé un délai jusqu’à 2030 pour avoir toute la maîtrise technologique dans ce domaine, avant de passer à l’étape d’exportation. Les pays européens sont en train de diversifier leurs sources d’énergies et nous espérons être dans leur bouquet énergétique », a déclaré Mohamed Arkab. À cette occasion, Sonatrach a réaffirmé qu’elle s’inscrit « pleinement » dans la feuille de route nationale pour le développement de l’hydrogène vert avec l’objectif de lancer des projets pilotes à moyen terme. Les atouts de Sonatrach pour s’engager dans une stratégie à long terme pour concrétiser des projets d’hydrogène vert à des coûts compétitifs: la connectivité des réseaux de canalisations internationales entre l’Algérie et l’Europe, qui peuvent être utilisées pour le transport de l’hydrogène vert, et la dotation en potentiel d’énergie solaire.
M’hamed Rebah