« Je n’aime pas le vendredi. C’est vraiment ennuyant», dit un citoyen, la quarantaine à peine comblée, rencontré sur la rue Lamli , un tronçon très fréquenté dans la capitale des Genets. Tous les magazins sont fermés. La vie semble être au ralenti puisque les ruelles sont désertes à l’exception de la matinée où les gens essayent de se ravitailler avant de sombrer dans une léthargie indescriptible. Le quartier, animé durant tous les jours de la semaine, se métamorphose vendredi, laissant place à une ville fantôme. Aucun bus, ni taxis ne circulaient, tandis que les rares piétons s’aventurant dans les rues avaient l’air égaré car, il y a aucun moyen de transport pour se déplacer. Les commerçants ont fermé boutique. Hormis une cafétéria, prise d’assaut par des clients, les commerçants ont presque tous baissé rideau. «C’est normal», souligne un jeune qui fait remarquer que le sacrilège de cette journée pleine de beaucoup de religiosité. Les habitants du chef-lieu de wilaya font face à une situation pour le moins contraignante. Cette ville qui grouille de monde durant toute la semaine, mais le décor n’est pas le même le vendredi. Ses venelles sont affreusement vides. Quelques vieilles femmes, accoudées sur les balcons, échangent les discussions. Au centre ville, il y qu’une cafétéria et une boulangerie qui sont ouvertes. Une trentaine de personnes se bousculent pour acheter du pain, en maugréant contre la fermeture des commerçants fréquemment le vendredi et surtout avant l’heure de la prière de Dohr . Ces Tizi ouzéens sont pénalisés chaque vendredi. Cette situation se répète chaque semaine, sans que des mesures soient prises par les autorités pour répondre aux besoins des populations», fulmine une vieille dame. Même les marchés de fruits et légumes sont fermés. Cette situation a profité à certains commerçants ambulants qui ont mis à profit cette aubaine inespérée pour vendre, parfois à des prix exorbitants, leurs produits de qualité tout juste moyenne. Pourtant, estime-t-on, la loi qui réglemente l’ouverture des commerçants est claire. Pour autant, celle-ci n’a pas été respectée, en dépit des assurances de la direction du commerce qui a insisté sur l’ouverture des commerçants les jours féries et le sweek-end . Vers 14h, Tizi Ouzou continue de donner l’image d’un quartier mort. Hormis la présence des éboueurs, la plupart des magasins sont fermés. Quelques dizaines de minutes après, une sorte de sinistrose règne sur les lieux, et ce, avant le déferlement des centaines de milliers de fidèles ayant effectué la prière de vendredi. Mais, cela ne changera pas les choses puisque les commerçants resteront fermés jusqu’à samedi matin.
M. Yassini