La prise en charge des malades cancéreux à Tizi-Ouzou, a été peu impactée durant la crise sanitaire de Coronavirus (Covid-19), grâce au renforcement des mesures de prévention, a souligné Dr Kahina Benzidane, chef de service radiothérapie au centre de lutte contre le cancer (CAC) de Draâ Ben Khedda.
Depuis l’apparition de la pandémie en mars 2020 et jusqu’à décembre dernier, pas moins de 1.294 patients ont été pris en charge au niveau de la structure, qui n’a pas été réquisitionnée pour les besoins de la lutte anti-Covid, à une cadence de 150 malades par jour, et 180 par jour depuis novembre dernier, selon les statistiques fournies par le Dr Benzidane. «Le traitement de la maladie étant lourd, le choix s’est posé pour nous entre réduire le nombre ou prendre le risque en procédant au renforcement des mesures de protection et nous avions opté pour la prise de risque en réaménageant et renforçant le circuit ordinaire de prise en charge, en matière de mesures de prévention», dira-t-elle. Un formulaire clinique de consultation de tous les patients pour symptômes de la Covid-19 a été mis en place pour une meilleure protection du personnel et des patients. Ces derniers sont soumis à une consultation de médecine générale et à un examen scanographique systématiquement à l’imagerie thoracique, a-t-elle indiqué. «Quand un patient est suspect, il est orienté immédiatement vers les structures Covid-19, pour éviter la contamination des patients entre eux et aussi protéger notre personnel, tout en continuant à fournir les traitements nécessaires aux malades», souligne-t-elle. Pour les patients en cours de traitement, ils étaient soumis à des examens scanographiques quotidiens. «Une fois sa séance terminée, le patient repart chez lui, où nous ne pouvions savoir qui il a fréquenté, alors, pour éviter tout risque de contamination nous procèdons à un examen scanographique quotidien», a-t-elle expliqué. Un choix, «qui n’a pas été sans conséquences pour le personnel qui a redoublé d’efforts afin de compenser la lourdeur induite par les mesures préventives», souligne la responsable qui indique que la structure, ouverte en janvier 2019, avec 5 médecins et 38 manipulateurs, a même «pris en charge des patients de plusieurs wilayas du pays». Pour le traitement à la Chimiothérapie, une moyenne de 80 malades par jour était prise en charge par l’hôpital du jour au niveau de l’unité Belloua, a soutenu le directeur local de la santé (DSP), Dr Mohamed Mokhtari. En amont, la pandémie a «alourdi le processus de prise en charge des patients, surtout pour les cas urgents, à cause, entre autres, des mesures préventives qu’il fallait observer», de même que «les campagnes de sensibilisation ont été toutes annulées», témoigne pour sa part, Dyhia Iguerguit, de l’association Ikhoulaf N’Thoudhert (Les bourgeons de la vie) de Fréha.