Une cérémonie de recueillement a été organisée samedi, au lieu-dit « Tranchée » dans la commune d’Iboudrarène, au Sud de Tizi-Ouzou, en commémoration du martyr, il y a 62 ans, du colonel Amirouche Aït Hamouda, commandant de la wilaya III historique durant la Guerre de libération nationale, a-t-on constaté.
La cérémonie organisée par la Fondation éponyme, que préside son fils Noureddine, en présence des autorités locales, civiles et militaires, et de la famille révolutionnaire, a été une occasion de rappeler « la bravoure et le sacrifice » du colonel Amirouche, qui avait donné du fil à retordre à l’armée d’occupation française dans la région.
À cette occasion, Noureddine Ait Hamouda, rappelant les crimes du colonialisme, la lutte et les sacrifices du peuple algérien, a déploré « une démarche révisionniste réduisant l’écriture de l’Histoire à la Guerre de libération nationale », en pointant du doigt, des parties qui travaillaient à « pervertir l’Histoire du peuple algérien et à la vider de son sens ».
Le peuple algérien, « dépositaire de la mémoire des martyrs qui se sont sacrifiés pour sa libération et dont le sang a arrosé cette terre, doit faire en sorte que l’Algérie reste debout », dira-t-il en plaidant, à ce titre, pour une « Histoire apaisée, fondamentale pour l’avenir du pays et de la Nation ». Le wali, Mahmoud Djamaa, présent à cette cérémonie, a salué « la mémoire d’un homme qui s’est battu pour le droit inaliénable de son peuple à vivre dans la dignité et la liberté », rappelant que la France qui « s’énorgueillait de sa révolution qui s’appuyait et consacrait les droits de l’Homme, avait commis les pires atrocités en Algérie », 132 ans durant. « Des atrocités et des injustices qui avaient interpellé l’esprit de nos aînés, qui avaient décidé d’en finir avec le colonialisme » et desquels « les nouvelles générations devraient s’inspirer des sacrifices et de leur morale », a-t-il ajouté. Amirouche Aït Hamouda est né le 31 octobre 1926 à Tassaft Ouguemoun, dans la daïra des Ait Ouacif (Tizi Ouzou). Il adhère au PPA-MTLD à partir de 1950. En novembre 1954, soit dès le déclenchement de la lutte armée de libération nationale, il rejoint le maquis dans sa région natale. Promu responsable, il avait été chargé d’assurer la sécurité du Congrès de la Soummam du 20 août 1956, à Ifri.
En 1957, le colonel Amirouche prenait la tête de la wilaya III historique – où il se distingue par son sens de la discipline, son acharnement au combat et sa bravoure, toujours à la pointe du combat au devant de ses hommes. Il aidera à la réorganisation de la wilaya VI (Sahara), nouvellement créée par le Congrès de la Soummam, une zone dont le commandement reviendra à son compagnon d`armes le Colonel Si El-Haouès, après la mort au combat du colonel Ali Mellah. La réunion inter-wilayate de décembre 1958, tenue dans le nord Constantinois décide de l’envoi de représentants de l`intérieur auprès du GPRA à Tunis. Sur le trajet, il est surpris avec son escorte dans le désert, au sud de Boussaâda où il venait de faire jonction avec Si El-Haouès et ses hommes, par plusieurs détachements de l`armée coloniale. Les deux responsables de l`ALN livrent bataille au lieu dit « Djebel Thameur », résistent héroïquement avant de succomber terrassés par une puissance de feu ennemie très largement supérieure. Amirouche et son compagnon si El Haouès tomberont au champs d`honneur le 29 mars 1959.