Le dernier film long-métrage du réalisateur Merzak Allouache «vent divin», a été projeté samedi en avant première nationale à la cinémathèque de Tizi-Ouzou, en présence du réalisateur. L’œuvre d’une heure et 36 mn, en noir et blanc, dissèque la tragédie du terrorisme, vécue par l’Algérie dans les années 1990, à travers le destin tragique de deux jeunes, Amine et Nour, obnubilés par le radicalisme religieux et destinés au sacrifice. Amine, incarné par Oughlis Mohand, personnage «effacé» parvient grâce à son attachement à la vie et son refus de mourir à tenir tête à Nour, campée par Sarah Laysac (franco-algérienne) qui était elle «une machine de guerre». Un clin d’œil au radicalisme qui touche aussi la gent féminine. Lors du débat ayant suivi la projection, Allouache qui a avoué être resté sur sa faim en n’ayant pas pu tourner certaines séquences, a indiqué avoir voulu revenir à travers ce film sur « le spleen de la jeunesse qui veut se battre mais pas mourir». S’agissant du choix noir et blanc, il a affirmé que « c’est un choix personnel pour éviter de verser dans le folklore et l’exotisme de la beauté du Sahara et d’oublier ce que je voulais dire à travers le film». Affirmant s’inscrire dans «un cinéma de la simplicité qui va à l’essentiel pour décrire la société algérienne», le réalisateur de Omar Guetlatou a déploré par ailleurs, «la réalité du cinéma national qui, malgré les moyens mis dans la production d’un cinéma d’événements, manque de l’essentiel : La disponibilité de salles pour la diffusion». A ce propos, Salim Aggar, directeur du Centre algérien de cinématographie (CAC), présent à cette projection, a indiqué que son organisme organisera prochainement des cycles de projection des œuvres de Allouache à travers les 12 salles qu’il chapeaute à travers le pays.
Cette projection en présence de Allouache clos, justement, un cycle de projection du réalisateur organisé cette semaine au niveau de la cinémathèque locale.