Houda Feraoun a estimé que s’il y a un dysfonctionnement dans le secteur des TIC qu’elle dirige, c’est parce que la réglementation est obsolète. La loi 2000-03 sur les TIC, quinze ans après sa promulgation, ne répond plus aux exigences du secteur. La ministre souhaite purement et simplement la promulgation d’une nouvelle loi qui prendra en considération tous les manquements et effacer les lacunes, dont souffre le secteur des TIC. La ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication a dressé un tableau peu reluisant du secteur qu’elle dirige. Avant qu’elle n’énumère ce qui ne va pas dans le secteur des TIC en Algérie, Houda Feraoun a mis en avant les investissements consentis par l’État dans son secteur depuis 2000. Ainsi, la démocratisation de l’Internet et de la téléphonie mobile sont, entres autres, autant d’avancées à mettre sur le compte du ministère des TIC qui représente, selon sa première responsable, la fierté de l’Algérie. Cependant, si des avancées ont été enregistrées, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste à faire pour permettre au secteur des TIC de relever les défis qui se dressent devant lui. Houda Feraoun a estimé que «tout n’est pas blanc». Elle a énuméré, un par un, les points noirs de son secteur. Invitée, hier, du Forum du quotidien “Liberté”, Feraoun a reconnu que des lacunes subsistent encore dans son secteur. À commencer par le service au sein des bureaux de poste qui ne répondent plus aux attentes et exigences du client. Toutefois, la faute n’incombe pas uniquement aux travailleurs d’Algérie Poste auxquels elle a rendu un vibrant hommage du fait qu’ils travaillent dans des conditions difficiles pour des salaires jugés médiocres. Même constat pour le réseau d’Algérie Télécom, qui malgré son déploiement sur le territoire national, beaucoup de citoyens sont privés d’accès à la connexion. L’invité du Forum du quotidien “Liberté” a déploré les coupures fréquentes d’Internet dues essentiellement à l’incapacité d’Algérie Télécom de répondre à la demande en la matière. Le secteur des TIC souffre également du manque d’entreprises qui investissent dans Service Internet Provider (ISP). Houda Feraoun n’a pas caché le mécontentement des entreprises, publiques et privées, qui se plaignent auprès d’elle ou de l’Autorité de régulation d’un bon nombre de problèmes. Elle a estimé que le secteur des TIC est censé aller de l’avant, et participer à l’essor économique du pays dans cette conjoncture jugée très difficile par l’oratrice. Avec toutes ces lacunes constatées, Houda Feraoun s’est interrogée sur les capacités de son ministère à relever ce défi. Dans la foulée, elle a regretté de réduire le secteur des TIC à la Poste, téléphone et Internet, alors que le secteur des TIC est beaucoup plus vaste que ce que l’on croit. Pour éliminer cette vision réductrice de son secteur, l’invité du Forum de “Liberté” a expliqué que les TIC, c’est de l’industrie, l’automatique, la robotique, les drones et beaucoup de technologies. En résumé, Houda Feraoun a estimé que le secteur des TIC ne puisse pas être le moteur de l’économie nationale, s’il est résumé à avoir un téléphone portable et une connexion internet.
Hacène Nait Amara