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« THE GUARDIAN » EVOQUE LES CRIMES COLONIAUX DE LA FRANCE EN ALGERIE ET INTERPELLE MACRON : « La repentance s’impose »

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Le rapport intitulé « Mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », remis le 20 janvier dernier entre les mains du président Macron ne passe pas que mal en Algérie.

Le travail de l’historien Benjamin Stora suscite la controverse même chez le pays anglo-saxon du nord de l’Europe. Ainsi, le journal The Guardian, dans son édito de mardi passé, a consacré une tribune qui a traité de la quintessence du travail mémoriel côté français. Si de prime abord le tabloïd anglais donne raison à Macron d’avoir abordé un « sombre chapitre » de l’histoire de son pays, il n’en demeure pas moins qu’il faudra joindre l’acte à la parole. Faute de quoi, les mémoires qu’il est question de réconcilier entre l’Algérie et la France ne peuvent se suffire de l’accessoire au détriment de l’essentiel. A savoir, conclut dans sa chute l’édito, l’acte de « repentance » s’impose aujourd’hui. Et pour cause, la frivolité avec laquelle était traité le dossier de la colonisation française en Algérie, lourde par ailleurs de 132 ans de crimes humains et matériels, cache mal la démarche qui, à défaut d’aborder le fond, a remué davantage le couteau dans la plaie. Autrement, ne pas reconnaître le fait colonial revient à fermer les yeux sur les crimes commis sur la population algérienne. Mis sous le titre évocateur  « Briser le silence », l’édito du journal anglo-saxon invite Macron à prendre ses responsabilités. C’est-à-dire, reconnaître officiellement les crimes coloniaux commis en Algérie, comme l’avait fait avant lui Jacques Chirac sur « la complicité française » dans la rafle opérée parmi des Juifs durant l’occupation nazie. Et au journal de rappeler quelques vérités historiques sur la Guerre déclarée par la France à l’Algérie et dont l’actuel locataire de l’Élysée ne peut se détourner le regard. « M.Macron a fait des remarques similaires tout au long de sa présidence. On estime que cinq millions de résidents français ont des liens d’une certaine manière avec l’Algérie, et l’ombre portée par l’expérience coloniale est longue et source de division. Les exilés nostalgiques et les vétérans de l’armée française, dirigés par l’ex-parachutiste Jean Marie Le Pen, ont joué un rôle déterminant dans la formation du Front national d’extrême droite », pouvait-on y lire.

Condamner officiellement la colonisation
Évoquant la diaspora algérienne résidente en France, le journal anglais renvoie au fait que l’on ne pourrait continuer à observer cette « amnésie officielle intenable », comme conclu par le président Français. Revenant sur les motivations de Macron, le journal écrit : «L’Élysée a annoncé la création d’une commission «mémoires et vérité» chargée de faire le point sur l’histoire coloniale de la France en Algérie. Des archives fermées doivent être ouvertes pour établir une « reconnaissance des faits » et une « réconciliation des mémoires ». Pour ce faire « Les (…) documents doivent être restitués de Paris à Alger. Les épreuves de personnalités nationalistes comme l’avocat Ali Boumendjel, dont l’assassinat commis en 1957 a conduit à des protestations de l’écrivain François Mauriac, seront reconnues tardivement. Une série de journées de commémoration sera consacrée à différents aspects de l’expérience coloniale, dont le rôle des soldats Harkis qui ont combattu aux côtés des troupes françaises », écrit le même journal.
Si maintenant Macron « doit être félicité » pour cet engagement d’avoir ouvert le dossier de la mémoire algéro-française, le quotidien anglais rappelle les déclarations du candidat à la présidence française, faites en février 2017 à Alger, lesquelles ne doivent pas être éludées dans ce rapport mémoriel, autrement procéder aux actes et reconnaître officiellement la colonisation en Algérie comme « crime contre l’humanité ».
« Mais malgré les critiques généralisées, et les déclarations en colère cette semaine du gouvernement algérien, l’Élysée a insisté sur le fait que les travaux de la commission Mémoire et Vérité ne seront pas accompagnés d’excuses formelles de la France pour son rôle colonial en Algérie. La notion de réparation a également été exclue de manière préventive », relève avec critiques le tabloïd.
Farid Guellil

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