Le bras de fer entre l’Iran et l’entité sioniste franchit un nouveau cap dramatique. Tandis que les services iraniens annoncent avoir déjoué une tentative d’assassinat visant Abbas Araghchi, ministre des Affaires étrangères, un missile balistique iranien s’est abattu sur Birsbaa, dans le sud de la Palestine occupée, frappant de plein fouet des infrastructures névralgiques israéliennes. Ces événements surviennent dans un contexte d’escalade militaire sans précédent entre les deux puissances régionales. Mohammad Hossein Ranjbaran, conseiller du ministre iranien des Affaires étrangères, a révélé jeudi que les services de renseignement iraniens ont neutralisé une tentative d’attentat contre Abbas Araghchi à Téhéran. Le complot, attribué au Mossad, aurait visé le diplomate iranien à l’occasion de déplacements diplomatiques prévus à Genève. Selon Ranjbaran, des mesures de sécurité renforcées ont permis de prévenir l’opération. Il a comparé Araghchi au général Qassem Soleimani, symbole de la résistance iranienne, en affirmant que « le ministre est un soldat au service de la République islamique ». Ce projet d’assassinat rappelle les précédents actes de sabotage ciblé menés par Israël contre des scientifiques et responsables iraniens.
Frappe chirurgicale iranienne sur Birsbaa
Le même jour, l’Iran a revendiqué une frappe balistique de haute précision contre la ville de Birsbaa, considérée comme un centre stratégique dans le dispositif militaire israélien. Le missile, d’un poids estimé à plus de 300 kg, a contourné les systèmes d’interception israéliens pour atteindre sa cible. Le projectile a explosé à proximité immédiate de plusieurs sites sensibles, notamment le bureau local de Microsoft, Des installations militaires liées à Rafael et Elbit Systems, deux piliers de l’industrie de défense israélienne, Un nœud de communication ferroviaire, entraînant la fermeture de la gare de Birsbaa. Les dégâts matériels sont importants. 18 colons ont été blessés, dont plusieurs grièvement, selon les autorités israéliennes. Des incendies ont ravagé la zone, et une colonne de fumée s’élevait au-dessus de la ville pendant plusieurs heures.
Israël cible par drones et missiles
En réponse aux attaques iraniennes, Israël a intensifié ses bombardements sur le territoire iranien, visant plusieurs zones de la province de Téhéran, dont Lavizan, Damavand et Kahrizak. Des drones israéliens ont été interceptés dans les provinces de Golestan et près de la capitale. Des explosions ont également été rapportées aux abords de Rasht, dans le nord du pays. Face à cette intensification, Téhéran a déclenché la troisième phase de son opération de représailles, baptisée Al-Waad al-Sadeq 3 (« La promesse véridique 3 »), en ciblant des infrastructures de cyberdéfense, communication militaire, et logistique israélienne, notamment dans le sud et le centre de la Palestine occupée.
Les caméras israéliennes piratées par l’Iran
Une enquête de l’agence Bloomberg, corroborée par des sources sécuritaires israéliennes, indique que l’Iran a exploité les vulnérabilités des caméras de surveillance domestiques israéliennes. Mal sécurisées, beaucoup utilisent encore des mots de passe par défaut comme « 1234 », facilitant leur piratage. Ces dispositifs ont permis aux services iraniens d’obtenir des images en temps réel des zones touchées, et de calibrer leurs frappes avec une précision inédite. Rafael Franco, ancien directeur de l’Autorité israélienne de cybersécurité, a reconnu que ces failles représentent un « talon d’Achille » majeur. Une méthode similaire avait été observée lors de l’attaque du 7 octobre 2023, lorsque la résistance palestinienne avait utilisé les caméras des colons pour planifier ses opérations. Les services de sécurité iraniens ont par ailleurs annoncé l’arrestation de 16 individus soupçonnés d’agir pour le compte du Mossad dans la province de Lorestan. Cette cellule aurait fourni des informations sur des infrastructures sensibles, facilitant les frappes israéliennes récentes. L’opération illustre l’intensification du combat sécuritaire interne mené par l’Iran.
Crainte d’un conflit régional
Les échanges de tirs et les bombardements croisés ont déjà fait un lourd tribut. Côté iranien, 224 morts et 1.277 blessés, principalement civils, ont été recensés. Côté israélien, 25 morts et plus de 800 blessés seraient à déplorer à la suite des attaques iraniennes, selon des sources locales. Alors que les mécanismes diplomatiques semblent paralysés, la crainte d’un embrasement régional gagne en intensité. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à « une désescalade immédiate », sans effet apparent sur le terrain. Dans un message publié jeudi sur la plateforme X, l’Ayatollah Ali Khameneï a affirmé que la riposte iranienne ne faisait que commencer : « L’ennemi sioniste est en train d’être puni… et il sera puni encore. » Alors que le Proche-Orient vit au rythme des explosions, des cyberattaques et des menaces croisées, l’heure semble plus que jamais grave. Les événements récents marquent un tournant décisif dans la confrontation entre Téhéran et Tel-Aviv – une guerre hybride et asymétrique qui dépasse désormais les frontières habituelles et fait planer le spectre d’un conflit généralisé.
M. Seghilani
