Le Conseil des ministres réuni, dimanche passé, par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, a ceci de particulier d’être le premier de la rentrée sociale. Deuxième particularité, les responsables qui ont fait leurs premiers pas en tant que ministres dans le nouveau Gouvernement ont reçu et découvert les premières instructions présidentielles. L’occasion s’était offerte au Président pour tenir un discours dans lequel il a employé des mots porteurs de messages clairs. Il est allé outre les instructions classiques consistant à exhorter le staff de Sifi Ghrieb de privilégier les actions de terrain aux paroles creuses. Ou encore celles de demander à chaque ministre de performer dans la mission qui lui est confiée. La montagne de défis à laquelle s’est attaquée l’Algérie exige bien plus que des exploits individuels. Que chacun réalise les objectifs qui lui sont fixés, c’est bien. Le faire en coordination avec d’autres pour créer une synergie de groupe, c’est encore mieux. Il faut tout combiner avec le Premier ministre qui est là, à son tour, à coordonner l’action de l’Exécutif avec le président de la République. Comme le dit si bien le proverbe, « tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Ainsi, en évoquant une gestion intelligente des affaires de l’État – contrairement à ce qui pourrait passer pour de l’austérité –, le Président entend montrer le chemin à ses subordonnés. C’est-à-dire, adopter une gestion rationnelle et rigoureuse. Pour ce faire, il n’est pas question de naviguer à vue. Il est, au contraire, exigé de chacun de disposer d’une feuille de route pour exécuter à la lettre les termes de sa mission. Il n’est pas non plus demandé de faire table rase. Car, il y a eu du bon dans l’action de l’ancien Gouvernement. Il faut maintenant oublier le moins bon et continuer à avancer sur les acquis. Mais, toujours est-il qu’il faut « tirer les enseignements des expériences passées et aller de l’avant », suggère le Président à cet effet. La boussole, c’est servir le citoyen. Pour le servir, il faut lui créer les conditions économiques et sociales nécessaires à un réel décollage qui puisse hisser l’Algérie parmi les pays émergents. Dans l’absolu, c’est de cette manière qu’on pourrait gagner l’estime et la confiance des citoyens. Et non pas en versant dans le populisme ambiant. In fine, tout le monde doit mettre la main à la pâte. Tout le monde doit aussi garder en tête qu’il y a un « projet présidentiel » qui guide les pas de chacun sur le chemin de l’Algérie émergente.
Farid Guellil