L’Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Djelfa a affirmé, lors de sa dernière session, l’impératif de l’ouverture d’une enquête «sérieuse» sur la tannerie du chef-lieu de wilaya et son impact sur la santé publique.
Durant cette session ayant donné lieu à la présentation d’un exposé sur l’état des lieux de l’environnement, à l’échelle locale, par le président de la commission de la santé , de l’hygiène et de la protection de l’environnement, Benbelkheir Abdelatif, ce dernier a recommandé l’impératif de l’ouverture d’une enquête «sérieuse» sur la tannerie du chef- lieu de wilaya et son impact sur la santé publique. Aussi, a-t-il cité parmi les observations émises dans le rapport de la dite commission, la situation de cette tannerie dans une zone industrielle, à l’intérieur de la ville de Djelfa, qui en fait «une source de pollution à l’origine d’un risque pour la santé publique», eu égard «au volume important de déchets solides, composés de plomb, zinc et chrome, entassés dans la cour de l’unité depuis 1997», est-il déploré. Le même rapport signale le rejet annuellement, par la même tannerie, de près de 800 millions de m3 d’eau contenant des produits toxiques. Une eau qui n’est pas suffisamment traitée au niveau de la station d’épuration de l’unité, actuellement hors service, au moment où des quantités considérables de boue sont acheminées quotidiennement vers la décharge publique de la wilaya, est-il signalé. Outre leur danger sur la santé publique, des odeurs nauséabondes se dégagent de la tannerie, contraignant les habitants des quartiers environnants, à l’image de ceux «Si El Haoues», «El Feth» et «Che Guevara», à fermer leurs fenêtres, en pleine canicule estivale, au moment ou nombre de leurs enfants sont sujets à l’asthme et aux allergies. Par ailleurs, les rédacteurs du rapport n’ont pas manqué de souligner la réalisation d’ une étude sur l’impact de la tannerie de Djelfa sur l’environnement, par l’université «Ziane Achour», qui a pointé du doigts la dite unité, en la citant comme «responsable de la pollution de l’Oued Mellah», traversant la ville de Djelfa, sur la base d’”analyses réalisées au niveau des laboratoires de cette université, qui ont prouvé que l’eau de ce cours d’eau contient un taux anormalement élevé de chrome et de plomb”, est-il assuré. Sur un autre plan, les rédacteurs du rapport se sont interrogés sur les raisons de l’arrêt d’activité de l’unique station d’épuration des eaux usées de la commune de Djelfa, dont le projet de réhabilitation et d’extension a coûté la bagatelle de plus de quatre milliards de da. Sachant que l’unité, dotée d’une capacité de traitement de 36.000 m3 d’eau/jour, est à l’arrêt depuis plusieurs années. Dans sa réponse aux observations de la commission suscitée, le directeur de l’environnement de la wilaya, Yacine Boulahia, a fait part d’une proposition de fermeture de la tannerie, émise précédemment, par ses services. «Cette recommandation n’a pu être effective pour des raisons socioéconomiques», a-t-il souligné, affirmant, néanmoins, la «détermination» de ses services à trouver une solution a ce problème. Il a signalé, entre autres, mesures entreprises pour consacrer cet objectif, la signature d’une convention entre la tannerie de Djelfa et l’Observatoire national de l’environnement, en vue de la réalisation d’analyses physico chimiques notamment. Une 2eme convention a été signée avec le Centre national des technologies de production plus propre, pour la réalisation d’une étude devant permettre de réduire la nocivité de cette unité industrielle. Le responsable a, également, fait part d’une démarche visant «l’importation d’une station d’épuration des eaux au profit de la tannerie», au moment où des conventions seront, également, signées dans le but de l’»évacuation des déchets solides entassés au niveau de la cour de l’unité», a-t-il fait savoir.