L’Iran, principal allié régional du régime du président syrien Bachar al-Assad, a accueilli jeudi favorablement le nouveau plan des Nations unies pour un règlement politique de la crise syrienne. On peut considérer que ce nouveau plan est un pas des acteurs régionaux et internationaux pour une meilleure compréhension de la réalité sur le terrain et sur le plan politique, a déclaré la porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, cité par l’agence Isna. Le Conseil de sécurité de l’ONU a soutenu unanimement lundi une initiative visant à favoriser une solution politique à la guerre en Syrie, adoptée pour la première fois en deux ans par la Russie et les 14 autres membres. L’initiative, qui doit démarrer en septembre, devrait permettre la mise en place de quatre groupes de travail sur la sécurité et la protection, le contre-terrorisme, les questions politiques et légales ainsi que la reconstruction. Le Conseil a appelé à mettre fin à la guerre en lançant un processus politique mené par la Syrie vers une transition politique qui rejoint les aspirations légitimes du peuple syrien.
La République islamique d’Iran estime que le peuple et le gouvernement syriens ont le principal rôle dans ce processus, a ajouté Mme Afkham. L’Iran est le principal soutien régional de la Syrie et lui apporte une importante aide financière et militaire avec notamment la présence de conseillers sur le terrain. Plusieurs responsables iraniens, notamment le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, ont déclaré ces dernières semaines que malgré l’accord nucléaire avec les grandes puissances, l’Iran continuerait sa politique régionale et soutiendrait ses alliés, notamment les gouvernements syrien et irakien.
Tous les plans de paix proposés par l’ONU ou les grandes puissances ont jusqu’à présent échoué. Les derniers pourparlers en 2014 avaient buté notamment sur le sort du président syrien, un point clé qui n’est pas mentionné dans la dernière initiative.
De leur côté, les Etats-Unis ont accueilli avec circonspection la réaction positive de l’Iran avec qui, en dépit de l’absence de relations diplomatiques, ils ont négocié pendant des années et signé le 14 juillet l’accord historique sur le nucléaire: le porte-parole du département d’Etat John Kirby a ainsi réaffirmé qu’à ce jour, l’Iran n’avait pas voulu jouer un rôle utile en Syrie. Nous voulons que tout le monde dans la région joue un rôle utile et constructif, via l’ONU, pour parvenir à une transition politique en Syrie, a insisté le porte-parole. Les Etats-Unis multiplient les consultations diplomatiques depuis des semaines pour trouver une sortie de crise en Syrie, notamment grâce à une rencontre tripartite inédite, le 3 août à Doha, entre les ministres des Affaires étrangères américain John Kerry, russe Sergueï Lavrov et saoudien Adel al-Jubeir. Nous allons continuer à parler du processus politique en Syrie, a assuré John Kirby, mais il n’y a pas de projet de convier l’Iran à des discussions pour l’instant.