Les hommes formés sont en particulier entrainés au guidage des frappes aériennes, accroissant l’efficacité des bombardements de la coalition.
Selon un porte-parole militaire américain, les États-Unis entraînent actuellement des «dizaines» de rebelles syriens, mais sous une forme différente du programme fiasco lancé l’an dernier. L’administration américaine avait suspendu en octobre un programme de formation de rebelles syriens destinés à combattre contre le groupe État islamique. Malgré les 500 millions de dollars budgétés, le programme lancé début 2015 n’était pas parvenu à mettre sur le terrain plus que quelques dizaines de combattants, selon l’aveu même du Pentagone. Il avait vocation à en former environ 5 000. Mais l’administration, conformément à ce qu’elle avait expliqué à l’époque, a repris le programme sous une forme différente, a expliqué vendredi le colonel Steve Warren, qui s’exprimait en vidéoconférence depuis Bagdad.
Entrainés au guidage des frappes aériennes
Plutôt que de chercher à entrainer des «unités entières», les militaires américains forment maintenant des individus, a-t-il expliqué. Ils sont extraits de leur unité, viennent se former à des compétences spécifiques, puis repartent au combat avec de l’équipement neuf. Ils peuvent ensuite partager leur savoir avec leurs compagnons d’arme, a expliqué le colonel Warren. «On a trois» combattants mieux formés «pour le prix d’un», a-t-il affirmé. Les rebelles syriens sont en particulier entrainés au guidage des frappes aériennes, accroissant l’efficacité des bombardements de la coalition. Ils «identifient des cibles pour nous» et cela nous permet de faire «significativement» plus de frappes «à travers toute la Syrie», a indiqué le porte-parole. Depuis octobre, les États-Unis ont envoyé en Syrie une cinquantaine de leurs forces spéciales pour aider les groupes locaux à se battre contre les djihadistes.
270 000 morts en cinq ans
Les Forces démocratiques syriennes, une coalition dominée par les Kurdes syriens soutenue par les États-Unis, ont réussi à reprendre du terrain sur les djihadistes, s’emparant notamment du bastion de Chaddadé dans le nord-est du pays. L’intervention armée de la Russie a permis également à l’armée du régime de Bachar el-Assad de reprendre du terrain sur les rebelles modérés et sur les djihadistes. Plus de 270 000 personnes ont péri depuis le début du conflit en Syrie en 2011 et plusieurs millions d’autres ont dû fuir leur foyer. Un cessez-le-feu a été instauré fin février, sous l’égide de la Russie et des États-Unis, entre le régime et les rebelles, mais il ne concerne pas les djihadistes de l’organisation État islamique (EI) et du Front al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda.
Un charnier de 42 victimes de l’EI découvert à Palmyre
Les victimes, «des soldats et miliciens prorégime ainsi que des membres de leurs familles», ont été soit «décapitées soit fusillées» par les djihadistes. Après la reconquête de Palmyre par l’armée de Bachar el-Assad, les découvertes macabres se multiplient. Des mines sont disposées sur l’ensemble du site. Une source militaire a trouvé un charnier contenant les cadavres de 42 civils et militaires exécutés par l’État islamique. «L’armée a découvert hier (vendredi) un charnier comprenant les restes humains de 24 civils, dont trois enfants, et de 18 militaires», a précisé la source syrienne. Selon elle, les victimes – «des soldats et miliciens prorégime ainsi que des membres de leurs familles» – ont été soit «décapitées soit fusillées» par les djihadistes qui ont contrôlé la ville pendant dix mois. Leurs dépouilles «ont été transportées vers l’hôpital militaire de Homs et certaines ont été identifiées», a-t-elle ajouté.
280 morts durant l’occupation
Le 27 mars, au terme d’une offensive de 20 jours, l’armée syrienne appuyée par des miliciens prorégime et la puissante aviation russe a chassé les djihadistes de Palmyre, située dans la province centrale de Homs. La cité, surnommée «la Perle du désert», est connue dans le monde entier pour ses trésors archéologiques inestimables dont une partie a été détruite par l’EI. D’après la source militaire et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), il s’agit de dépouilles d’officiers et de membres de leurs familles exécutés par le groupe extrémiste après l’entrée en mai 2015 de l’EI dans la ville. «L’EI a exécuté en totalité au moins 280 personnes durant son occupation de Palmyre», a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. Malgré les horreurs de la guerre en Syrie qui a fait plus de 270 000 morts depuis mars 2011, les annonces de découvertes de charniers sont rares dans ce pays.