Pour le chef de cabinet du ministère de l’Agriculture du Développement rural et de la Pêche, les prix considérablement élevés du poisson sont la résultante d’un problème d’offre et de demande. Pour lui, le phénomène de spéculation, qui pourtant bat son plein, n’est que marginal. Chiffres à l’appui, Kamel Neghli, tente de convaincre qu’il s’agit bien d’un déséquilibre de l’offre et de la demande qui provoque la hausse vertigineuse des prix des fruits de mer, souvent, absents des tables des ménages algériens.
S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale chaine III, Neghli, indique que la demande est évaluée à 180 000 tonnes, alors que la production halieutique permet de produire 100 000 tonnes seulement. «Ce cap, crée forcement la tention sur le marché», dira-t-il, confirmant que la spéculation au niveau des activités de la pêche reste minime et sans conséquence! «Dans toutes les activités commerciales, il y a le phénomène de spéculation. Mais au niveau de l’activité de la pêche, ce phénomène a été évalué et est marginal», déclare-t-il. Concernant, en particulier, le prix de la sardine qui varie entre 400 à 700 Da le Kg, là encore, le représentant du ministère de l’Agriculture trouve de quoi justifier ce qui paraît injustifiable. Cela est dû, selon ses dires, à la baisse de la production durant la saison hivernale puisque, poursuit-il, les sorties en mer ne sont pas aussi fréquentes qu’en période de beau temps. Seulement, Neghli, doit surement ignorer que les prix sont aussi élevés dans la saison estivale où les sorties en mer sont très fréquentes. Pour augmenter la production et satisfaire la demande, Kamel Neghli, considère, par ailleurs, que l’aquaculture reste la solution adéquate. «Elle permet d’assurer l’offre de poisson sur le marché, et de satisfaire, d’emblée la demande», a-t-il estimé. Il a noté, dans le même ordre d’idées, l’existence de surcapacité; «nous avons un peu plus de navires qu’il ne faut pour exploiter les stocks halieutiques de manière durable», a-t-il lancé sur les ondes de la radio. Cette question, est traitée, ajoute-t-il, à travers des plans d’aménagement et de gestion des pêcheries algériennes basées sur des études et des campagnes d’évaluation menées par des scientifiques. Ce plan permettra d’organiser l’exploitation de la ressource halieutique d’une manière concertée mais aussi de préserver les emplois actuels et d’en créer quelque 30 000 à 40 000 autres nouveaux via l’aquaculture et les différentes activités de soutien à la pêche. Toujours dans ce contexte, l’intervenant de la chaîne 3 trois, fait état de l’existence de 20 fermes aquacoles dont le potentiel est de 20 000 tonnes, et qui sont actuellement en production, dont deux tiers se trouvent au nord du pays.
L’aquaculture comprend quatre filières principales, à savoir l’aquaculture marine, la conchyliculture marine, l’élevage en bassin à terre et enfin la creuvetticulture. Il a souligné, toutefois, que cette activité nécessite beaucoup d’attention sur le plan technique et technologique, mais également tres exigeante pour les opérateurs. «Les cheptels de poisson qui y sont élevés sont assez sensibles et si l’élevage n’est pas bien mené, cela induit des pertes énormes.»
Un projet d’organisation des pêcheries en cours
Les outils mis en œuvre pour la réussite de ce projet seraient assez développés pour gérer l’exploitation des ressources halieutiques, indique à ce propos, le chef de cabinet du ministère de l’Agriculture et de la Pêche. Le programme de ce projet, explique-t-il, comprend la régulation des engins de pêche autorisés, les tailles minimales marchandes, la limitation des quotas de pêche des zones et des époques de fermeture. «Ce sont tous des outils de régulation des pêcheries connus à travers le monde qui seront utilisé selon un system intégré ». Le premier instrument pilote a été testé il y a un mois de cela au niveau de 6 wilayas côtières. Ce projet mis à la disposition des gestionnaires pour établir les règles d’une exploitation durable sera opérationnel à partir de la fin de l’année en cours.
Ania Nait Chalal