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Souveraineté alimentaire : Le président Tebboune insiste sur ce défi

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D’importantes décisions ont été prises pour les secteurs de l’Agriculture et du Développement rural et des Ressources en eau, lors du  Conseil des ministres tenu dimanche 30 mai 2021, selon un communiqué du Conseil.
Pour le premier secteur cité, le président Tebboune a souligné l’importance de l’adoption des moyens scientifiques, en vue de relever les niveaux de production des céréales. Il a recommandé l’association de comités composés d’ingénieurs agronomes en vue d’étudier la nature des terres agricoles et de dégager un plan stratégique d’organisation des spécialités de ce genre de cultures.
Il a appelé à s’orienter davantage vers la spécialisation de la production du blé dur, étant le plus coté sur le marché international, en veillant à exploiter le surplus de production locale de ce produit et à réduire l’achat de blé tendre.
Le président de la République a insisté, par ailleurs, sur la révision de la cartographie de céréaliculture, selon les spécifications techniques, géographiques et économiques de chaque région et l’élaboration d’une conception globale et réaliste, en vue d’opérer une véritable révolution en matière de production des céréales et des semences.
Il a, enfin, ordonné d’entamer une action de sensibilisation de grande envergure, en vue de changer les mentalités dans ce secteur, en offrant davantage d’incitation, à l’effet d’augmenter la moyenne de rendement par hectare.
Il faut dire que ces orientations interviennent dans un contexte où notre pays fait désormais partie de ceux premiers importateurs des céréales dans le monde, au point de peser sur les prix par ses commandes importantes. Un constat qui contraste avec la crise financière et le recul de nos réserves de change. Pire encore, sa dépendance de l’extérieur en matière de produits de base et de large consommation menace sa sécurité alimentaire et même sa souveraineté.
D’autre part, le changement de mentalités auquel aspire le président Tebboune doit être opéré d’abord au sommet des centres de décisions (institutions de l’État). C’est justement à ce niveau qu’a été autorisée la transformation d’énormes étendues de terres agricoles en terrains d’auto-construction et en assiettes de projets industriels qui n’ont jamais vu le jour. L’exemple de la pleine de la Mitidja est plus qu’édifiant. Ajouté à cela, l’octroi de crédits aux privilégiés, privilégiant l’importation au détriment de la production et de toute l’économie nationale.

L’Algérie, gros importateur de blé dur
L’Algérie a importé pas moins de 6,5 millions de tonnes de blé dur durant la saison passée, et devrait importer 5 millions de tonnes pour la saison en cours, selon le site argusmédia.com, reprenant les données et les prévisions du département américain de l’agriculture (USDA). Nos achats internationaux de ce produit devraient, ainsi, diminuer d’environ 1,5 million de tonnes, suite aux récentes décisions des autorités de réduire les importations.
La même source a également fait savoir que l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a acheté 510 000 tonnes de blé en provenance de fournisseurs allemands et baltes au mois de mars passé. Ce blé a été acheté pour 323,3 dollars la tonne. L’Office a acheté aussi 309 000 tonnes de blé, en février auprès de la France, faisant de l’Algérie le premier acheteur du blé français pour cette période.
Par ailleurs, l’OAIC a commandé 200 000 tonnes de blé dur dans le cadre d’un appel d’offres qui s’est clôturé la semaine dernière. Le prix est estimé entre 380 et 385 dollars la tonne, frais de port compris, selon une information rapportée hier auprès « d‘opérateurs européens ». Ces quantités seront expédiées entre le 1er et le 30 juillet prochain.

Renforcer les réserves en eau potable
Quant au deuxième secteur, il a été décidé d’accorder la priorité absolue aux projets de ressources en eau non conventionnelles afin de renforcer les réserves en eau potable, et rationaliser sa consommation.
Dans ce contexte, le président de la République a ordonné la création d’une Agence nationale de supervision de la gestion des stations de dessalement de l’eau de mer, sous la tutelle du ministère de l’Énergie. À ce titre, il a insisté sur l’activation de toutes les lignes des stations de dessalement de l’eau de mer en vue d’augmenter les réserves en eau. Il a demandé également la réalisation de nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer en tenant compte de la rapidité de réalisation et du choix stratégique des sites.
D’autre part, le chef de l’État a décidé l’interdiction d’exploitation des eaux souterraines dans la plaine de la Mitidja et leur utilisation exclusive dans l’irrigation agricole dans la région.
C’est dire que l’eau, de plus en plus source de conflits entre États, voire de survie de leurs peuples, si elle venait à se tarir représentera, elle aussi, une menace pour la sécurité et la souveraineté de notre pays.
Lyes Ayoub   

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