Si les entreprises publiques multiplient les demandes d’introduction à la Bourse d’Alger, le manque de culture financière et les défaillances managériales empêchent la réalisation de ces projets, a regretté hier, le ministre des Finances, Abderahmane Benkhelfa, lors du deuxième colloque du conseil scientifique de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB) organisé, hier, à Hôtel El Aurassi à Alger. Portant sur « le financement de la PME et la croissance », le colloque a vu la participation de plusieurs experts algériens et étrangers. à cette occasion, le ministre est revenu sur la potentialité dont recèle le marché financier algérien, tout en annonçant que le groupe Sonelgaz prépare un nouvel emprunt obligataire qui devrait être lancé en 2016. « On agit sur ce groupe pour qu’il soit de nouveau sur le marché obligataire en 2016″, a souligné l’intervenant. « Pour les pouvoirs publiques, on travaille pour que le panel des entreprises publiques de taille deviennent des émettrices comme Sonelgaz », a-t-il M. Benkhelfa a reconnu qu’il existe « un décalage persistant entre la taille du marché financier et le volume des transactions ». En termes plus clairs, le marché financier algérien ne correspond pas aux grandes potentialités dont il recèle. « La Cosob doit changer d’organisation et d’animation afin de mieux répondre aux besoins des entreprises », dira Benkhelfa. Egalement, il n’a pas manqué de souligner que le marché boursier « doit évoluer dans la perspective de répondre à la dynamique du pays ». « Nous avons une année pour faire en sorte pour que la taille de notre marché financier grandisse davantage », a déclaré, entre autres le ministre. En sus, le ministre a appelé la Cosob à « sécuriser les transactions mais » sans heurter à « l’extension du marché ». « Il faut que la Cosob fasse sa métamorphose financière », a soutenu Benkhelfa, avant d’assurer que son département ne « fait pas de la restriction, ni d’austérité financière mais de l’efficience ». Il s’est, en outre, félicité de la mesure prise par le gouvernement pour la bancarisation des capitaux informels. En effet, pour lui, cela va permettre de relancer le marché financier et de reconquérir l’argent de l’informel. Pour sa part, le président de la Cosob Abdelhakim Berrah a assuré que la rencontre intervient dans le but de sensibiliser les PME (petite et moyenne entreprise), voir même les sociétés activant dans l’informel des avantages que peut leur offrir la bourse. Pour ce qui est de la bancarisation des capitaux informels, il dira que l’état va reconquérir l’argent qui circule dans l’informel, ce qui se répercutera positivement sur le marché financier. S’agissant des huit entreprises ayant déposé, l’an dernier, des demandes afin de rentrer en bourse, il dira que ces derniers sont en cours d’étude. Il annoncera, dans ce sillage, la volonté du groupe Sonelgaz à lancer un emprunt après de la Cosob. « Le groupe Sonelgaz se prépare pour le lancement de cet emprunt après avoir présenté une demande auprès de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), a indiqué Berrah. « Sonelgaz a un programme d’investissements qui dépasse les 15 milliards de dollars qui devrait être réalisé en recourant au financement du marché », a estimé Berrah qui n’a pas donné le montant de cet emprunt. En septembre 2013, le Conseil des participations de l’État (CPE) a autorisé plusieurs entreprises publiques à introduire une partie de leur capital en Bourse parmi lesquelles Cosider carrières, filiale du groupe de BTP Cosider, Crédit populaire d’Algérie (CPA), l’opérateur télécoms Mobilis, la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR). Ces opérations sont restées lettre morte. Selon Abdelhakim Berrah, une dizaine d’entreprises privées algériennes « préparent activement leur introduction » à la Bourse d’Alger et, conséquence de la chute récente des prix du pétrole, un grand nombre d’entre elles ont émis le souhait de se financer via le marché obligataire.
Lamia Boufassa