«Mieux vaut prévenir que guérir», dit la sentence qui fixe au mieux, comme elle peut aussi la décrier, l’orientation d’un système sanitaire donné. Aujourd’hui, l’apparition «subite», faut-il insister sur ce terme, de plusieurs foyers de l’épidémie du choléra en Algérie est le parfait exemple pour donner matière à réflexion. C’est-à-dire, soit continuer avec cette stratégie consistant à gérer les conséquences, ou bien, le cas contraire, remettre en question le système sanitaire actuel pour le changer par un autre. Toutefois, il est encore trop tôt pour débattre à présent d’une quelconque réforme même s’il faudrait en tirer des enseignements pour l’avenir. Car, la panique est là et la peur s’est emparée de la population. Et pour cause, le contexte est d’une extrême urgence sachant que des dizaines de cas avérés atteints de cette épidémie, d’autres en examen médical dans les hôpitaux, alors que des milliers de citoyens sont dans la panique. Aux yeux du professeur Bengounia Abdelouahab, un acteur fin connaisseur du système sanitaire en Algérie, il faudra tout changer et revoir jusqu’à la philosophie de l’orientation médicale. Mais, cette situation d’urgence n’impose-t-elle pas de parler du comment maitriser l’épidémie au risque de s’étendre davantage à d’autres régions ? En d’autres termes, s’il y’a lieu d’élaborer un plan portant riposte au choléra, qui y’a-t-il à proposer comme solution ? À cette interrogation, l’éminent épidémiologue s’adresse d’abord aux autorités sanitaires qu’il appelle à prendre au sérieux cette menace épidémiologique, à intensifier la communication et à vulgariser la sensibilisation à l’endroit de la population. Ceci entend rassurer les citoyens qu’il n’y pas lieu de «s’affoler car l’épidémie est maitrisable et elle n’est pas fatale», pour peu que l’on agisse en conséquence, à défaut de pouvoir prévenir, comme orientation toujours soutenue et revendiquée par le Pr Bengounia.
Farid Guellil