Ayant ouvert ses portes mercredi 6 novembre, le salon du livre pour l’édition 2024 a enregistré hier une affluence record de visiteurs.
Une preuve que les Algériens, lisent et s’intéressent au livre. En effet, voulant profiter du week end, des parents accompagnés par leurs enfants toutes catégories d’âges, ont envahi le Sila et plus particulièrement le pavillon El Ahaggar dédié spécialement aux manuels et publications scolaires. Une foule inestimable a saisi ce rendez-vous culturel annuel pour découvrir les nouveautés en matière d’éducation scolaire surtout et de faire les emplettes, du nécessaire, chacun selon son budget.
«Un investissement dans la connaissance»
Au stand El Ahaggar, ou des maisons d’éditions de plusieurs pays, notamment égyptiennes et libanaises, ont tenté le tout pour attirer le plus de visiteurs, l’affluence était à son comble à 11h déjà de la matinée. Toutes sortes de manuels scolaires, d’histoire géographie, de sciences naturelles, de mathématiques et de physique sont exposées à la vente. Les parents guidés par leurs enfants, recherchent les livres demandés soit à l’école où pour les aider à améliorer leur niveau. « Le choix est tellement important qu’il est difficile de se décider », a confié une parente d’élève ayant déjà à la main un sac presque plein de livres. Selon notre interlocutrice ; « cette foire du livre est une occasion qu’il ne faut surtout pas rater quand on a des enfants scolarisés. Pour moi, je consacre un budget précis rien pour ce rendez-vous. C’est important pour nous d’investir dans la connaissance et pas que pour les vêtements et la nourriture », dira-t-elle. Et d’ajouter qu’ « avec l’évolution du monde, il est important d’ouvrir les yeux de nos enfants, les aider à améliorer leurs connaissance et leur apprendre les bases. D’ailleurs, je suis très impliquée dans l’éducation des enfants pour ce qui est des langues par exemple, et on a remarqué ici à la foire, la présence de livres pour faire apprendre l’anglais plus que ceux de français. Je trouve que c’est normal vu la conjoncture mondiale ». « En plus de leur apprendre les langues, il est important aussi qu’ils connaissent l’histoire celle de notre pays, mais aussi celle de la Palestine qui subit le pire génocide humanitaire jamais connu », a fait remarquer la même personne. Concernant les prix des livres, elle a signifié que cela dépend des moyens de chaque famille et du budget consacré a l’achat des livres mais aussi au nombre d’enfants concernés.
«Les kilomètres et les dinars ne comptent pas plus que le Sila»
Une autre dame nous dira de son côté qu’elle a fait le déplacement depuis Constantine, rien que pour visiter la foire du livre. « L’on a fait ce long trajet pour nos enfants, comme c’est le cas de la majorité ici », a-t-elle confié, avant de poursuivre que ce rendez-vous annuel est très attendu par sa famille. Évoquant les prix des livres exposés, la même source estime que peu importe le prix d’un livre l’essentiel est ce qu’il contient à l’intérieur. Si je vois que tel livre est utile pour mes enfants, je le prends sans regarder son prix », a-t-elle ajouté relevant toutefois que c’était abordable et à la portée des bourses moyennes, surtout que des maisons d’éditions proposent des packs intéressants et attractifs de plusieurs livres.
Des activités de divertissements proposées aux enfants
En parallèle à la vente des manuels scolaires, de livres d’histoire et de comptes pour enfants avec les trois langues arabe, français et anglais, des activités et des jeux de divertissements sont proposés aux enfants de bas âge lors de ce sila. La journée de samedi qui marque le deuxième jour du week-end a été marquée par l’arrivée de plusieurs groupes d’enfants, ayant participé à des jeux de puzzle, des concours de coloriage, de dessins, et même des activités de calculs. Pour dire qu’une ambiance particulièrement enfantine a été assurée au stand El Ahaggar.
Le pavillon central pour les amateurs de livres d’histoire et de romans
Si du côté des écoliers, l’affluence de visiteurs s’accentue, au pavillon central, l’intervention des agents de sécurité a été, hier vers les coups de midi, nécessaire pour gérer le nombre incroyable de monde, tout âge confondu. Les files d’attente arrivaient déjà au bas des escaliers, et parfois même l’accès a été interrompu pour mieux gérer la foule. À l’intérieur du pavillon, il est difficile d’avancer d’un stand à un autre, de quoi rendre la visite difficile. Rencontré à l’intérieur, un visiteur a affirmé n’avoir jamais assisté à autant de monde, lui qui était venu chercher un livre sur l’histoire de la révolution algérienne, a confié avoir du mal à trouver ce qu’il cherche. Et parlant d’histoire, le ministère de la Culture et des Arts a dédié son stand à la mémoire des martyrs de la révolution, et rendu un hommage aux 6 chefs historiques derrière le déclanchement de la guerre de révolution nationale du 1er Novembre. L’occasion est notamment de commémorer le 70e anniversaire de cet événement important de notre histoire. Ainsi, des livres y sont proposés, et des photos rappelant l’époque coloniale. A noter, d’autre part, une forte participation de maisons d’édition libanaises, égyptiennes et syriennes, lors de ce sila 2024. Les amateurs de romans ont été, quant à eux, gâtés, que ce soit au niveau des stands algériens ou étrangers.
Espace Palestine : solidarité et résistance au cœur du SILA
Par ailleurs, il faut savoir que pour la seconde année consécutive, le salon international du livre d’Alger consacre un espace d’échanges et de discussions autour de la Palestine, un geste fort de solidarité renouvelé, d’autant plus poignant après quatorze mois de massacres ininterrompus à Ghaza. Au programme de cette édition spéciale : tables rondes, conférences et soirées poétiques qui explorent la Palestine sous divers angles, de la poésie de résistance au cinéma engagé, et jusqu’aux résonances de cette cause dans la littérature algérienne. Le rôle du cinéma dans la lutte contre le sionisme est également abordé.
Ania N.