Le séminaire international sur «l’importance du signalement dans la protection de l’enfant en danger» qui a ouvert ces portes hier, a connu un programme axé sur le partage des expériences internationales en matière de protection de l’enfant du danger. Le signalement des atteintes aux droits de l’enfant dans la culture algérienne, l’expérience nationale dans la protection des enfants et autres, ont été aussi abordé comme sujets lors de cette rencontre, en présence d’experts nationaux et étrangers spécialisés dans ce domaine. Lors de son intervention à l’ouverture des travaux de ce séminaire, la déléguée de l’Organe nationale de la promotion et de la protection de l’enfance, Meriem Cherfi, a affirmé que « l’intérêt accordé par l’Algérie à l’enfance est une priorité depuis le recouvrement de la souveraineté nationale » en poursuivant que « cet intérêt s’est traduit dans le riche arsenal juridique qui renferme de nombreux principes et dispositions garantissant à l’enfant une protection judiciaire particulière dans tous les aspects de sa vie, notamment l’article 72 de la Constitution qui dispose que la famille, la société et l’État protègent les droits de l’enfant». Mme Cherfi a fait savoir également que «l’Organe tient compte sans cesse des développements en cours à travers le monde pour relever les défis de la mondialisation qui guettent nos enfants, dans le cadre d’une approche participative avec les différents secteurs étatiques concernés par l’enfance et la société civile », faisant état du lancement de campagnes de sensibilisation à «l’importance du signalement des atteintes aux droits des enfants auprès des professionnels en matière de protection de l’enfant en danger » a-t-elle ajouté. La responsable a déclaré dans ce sens que «depuis le début de cette année courante et jusqu’à le au septembre dernier, il y a eu 527 000 appels de signalements au N° Vert 11 11», a-t-elle signalé. De son côté le représentant de l’UNICEF en Algérie, Marc Lucet, estime que « le séminaire d’aujourd’hui est important parce qu’il réunit tous les spécialistes du domaine que ça soit de l’institution publique ou civile, et le comité permanent de l’organe de la promotion et la protection de l’enfance qui représente toutes les institutions publiques et la société civile qui travaille sur la protection, ainsi que le partage et les échanges d’autres expériences des pays étrangers » à l’exemple, poursuit-il « des expériences belge, tunisienne, et française afin de bien lutter contre les violences faites aux enfants et aboutir à des recommandations qui vont permettre à continuer d’avancer en Algérie et ailleurs sur la protection de l’enfance » a-t-il précisé. L’expert en psychologie clinique, le Dr. Sabrina Gahar, nous a confié en marge de cette conférence que « le résultat de la pré-enquête qu’elle a effectuée sur le signalement des atteintes aux droits de l’enfant (attitudes et comportements du citoyen algérien) à travers un sondage qui a touché près de 15 wilayas du pays, où la question principale était « est-ce que vous pensez que le signalement est un droit obligatoire. La réponse était positive à 90% », poursuivant : « mais la réponse à une autre question qui dit : est-ce que vous avez déjà appelé le 11 11 pour un signalement d’un danger d’un enfant? était à 90% négative », a-telle expliqué. En réponse à une question sur la culture du signalement en Algérie, Mme Gahar a fait savoir que « pour confirmer s’il y a une culture du signalement ou pas en Algérie, il y a tout un travail de fond, où il faut revenir à l’aspect historique, anthropologique, psychologique, sociologique et même médicale ». En poursuivant, elle suggère que « tout le monde est concerné par l’enfance : les professionnelles, les familles, les citoyens, ainsi que les données sociaux culturels et le religieux aussi qui incitent au signalement des atteintes aux droits de l’enfant » a-t-elle précisé.
Lilia Sahed