Les réunions préparatoires et ministérielles en prélude au 31e Sommet arabe qui se tiendra les 1er et 2 novembre prochains à Alger, ont débuté mercredi au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal et se sont poursuivies jusqu’à vendredi.
Outre les réunions réservées aux délégués permanents préparatoires à la réunion des ministres des Affaires étrangères prévue aujourd’hui et demain, les travaux relatifs au Conseil économique et social de la Ligue arabe, de la réforme de cette institution et la cause palestinienne, ont été au centre des débats.
À l’issue de ces trois jours de concertation sur les questions prioritaires communes, les officiels présents ont montré un grand intérêt à favoriser la coopération et l’intégration économique arabe, en vue d’assurer la coordination entre les gouvernements des États membres. Une initiative vitale pour la croissance et le développement futurs des économies arabes, compte tenu des nombreuses opportunités qui pourraient constituer un tremplin vers la création du marché commun arabe.
De l’avis unanime des représentants ministériels, Il est plus que jamais primordial d’envisager le prochain sommet comme une nouvelle tentative de relancer les efforts passés pour créer une communauté économique arabe, qui tirerait parti de la mise en commun de marchés et de ressources diversifiés et complémentaires, en vue de renforcer la croissance économique et le développement des États membres. Au final, cette vision d’un marché arabe commun constitue une porte d’entrée appropriée vers l’intégration arabe, motivée par la nécessité de mettre en œuvre certaines réformes économiques intérieures et durables dans les pays arabes, de renforcer le partenariat et de soutenir les sociétés civiles dans les États arabes.
Redynamiser les échanges économiques
Ainsi, avant le grand jour, les représentants ministériels ont débattu des dossiers relatifs à l’Union douanière arabe (UDA), à la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE), aux retombées de la pandémie de Covid-19 et la crise mondiale économique, sociale et sanitaire, aux échanges commerciaux et à l’action socio-économique commune, au plan de développement durable à l’horizon 2030, à la sécurité alimentaire, ainsi qu’au développement de l’investissement et de l’industrie. Dans cet ordre d’idées, il est certain que booster le développement socio-économique et impulser une synergie de coopération et de partenariat interarabe, en profitant des capacités, des richesses et des atouts de chaque pays arabe, permettra à ces derniers d’accompagner et de soutenir les pays les plus pauvres. Des sujets vitaux que l’ambassadeur d’Algérie en Egypte et délégué permanent auprès de la Ligue arabe, Abdelhamid Chebira, a évoqués jeudi soir lors d’une conférence de presse animée au CIC. Concernant le dossier de l’Union douanière arabe, le diplomate algérien a affirmé qu’il est « en cours d’examen » et qu’il enregistre « des avancées significatives », relevant le « besoin de mécanismes susceptibles de renforcer les échanges commerciaux interarabes et réactiver le rôle de l’UDA ». Concernant la grande zone arabe de libre échange, Chebira a mis en avant le sujet « prioritaire » de la sécurité alimentaire, la coopération arabe commune, l’industrie, le développement de l’investissement, ainsi que les partenariats entre les pays arabes.
La crise palestinienne en tête des priorités
Considérée comme l’un des événements les plus douloureux de l’histoire arabe, la cause palestinienne est la question la plus cruciale et la plus centrale qu’abordera le prochain sommet, d’où la nécessité de trouver une solution juste et permanente à la cause palestinienne contre l’agression sioniste et la poursuite des mesures répressives de l’occupation israélienne et de l’expansion des colonies. En effet, la situation en Palestine restera une priorité pour le monde arabe, et les Palestiniens ont le droit à un Etat indépendant avec Jérusalem pour capitale, et il n’y aura pas de paix dans la région à moins que la justice ne prévale. À cet effet, l’ambassadeur algérien a rappelé la « place centrale et pivot de la question palestinienne pour le Sommet de novembre, afin d’examiner les moyens de soutenir le peuple palestinien et sa direction nationale pour arracher son droit légitime à l’établissement de son Etat indépendant », tout en mettant en avant les acquis de la « Déclaration d’Alger » pour l’unification des rangs palestiniens. Dans ce sillage, la réforme de la Ligue arabe est non seulement un impératif au regard des mutations opérées dans les relations internationales, mais aussi pour répondre à la demande des peuples des pays arabes qui n’ont cessé, notamment durant cette dernière décennie, d’exiger que l’organisation reflète leurs aspirations et leurs intérêts communs, à leur tête la question palestinienne, qui a été relayée à l’arrière-plan par la Ligue arabe depuis plusieurs années.
La nécessaire régénération de la Ligue arabe
La Ligue arabe est confrontée à de nombreux défis majeurs, concernant le statu quo de la région arabe et la coopération arabe conjointe. Le prochain sommet sera ainsi l’occasion pour les États membres de prendre des décisions sérieuses et claires sur la réforme arabe globale, de soumettre des propositions pour réformer et développer l’ensemble du système régional arabe, à travers un débat approfondi en vue de procéder à une réforme globale de la Ligue et de poursuivre la modernisation intérieure de ses pays.
À ce titre, Abdelhamid Chebira a souligné l’importance de « relancer l’organisation afin de lui permettre de s’acquitter de façon optimale de ses missions, d’améliorer les performances de cette organisation, et d’explorer les meilleurs moyens pour promouvoir l’action arabe commune dans les différents domaines, notamment où des points de divergence ont été enregistrés », ajoutant que « les discussions se poursuivent pour approfondir la réflexion et parvenir à une conception commune sur l’avenir de ces relations ». Des sujets vitaux qui seront transmis à la réunion des ministres des Affaires étrangères qui se tiendra aujourd’hui et demain.
Hamid Si Ahmed