S’il y a une leçon à retenir de la commémoration de l’anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, une étape charnière dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, ce sera celle d’une prise de conscience collective sur les grands enjeux de l’heure avec pour corolaire les dangers qui guettent le pays de l’extérieur. Si la lutte armée du peuple algérien a, par le passé, eu raison de l’ancienne puissance coloniale, les Algériennes et les Algériens d’aujourd’hui sont armés d’un patriotisme chevillé au corps pour contrecarrer toute campagne hostile au pays. Cette prise de conscience n’a pas échappé au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui, dans son message adressé à la Nation à l’occasion du 11 Décembre, a rendu hommage au peuple algérien grâce auquel le pays est immunisé contre les comploteurs. Un peuple, se réjouit le chef de l’État, « s’attelant, dans cette conjoncture délicate, à des enjeux importants et des priorités pressantes pour le parachèvement du projet national (…) Même son de cloche ou presque chez le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil. Ce grand moudjahid a, dans une tribune publiée à l’occasion, administré une véritable leçon de patriotisme à la France d’hier et à celle d’aujourd’hui. Toujours en s’appuyant sur le peuple algérien qui a « semé l’unité, le courage et le patriotisme, ancrant ainsi une doctrine de victoire. » Dans ces messages à la Nation, l’on peut ainsi aisément déceler de la part des premier et deuxième personnages de l’État, un appel au renforcement du front intérieur et un autre pour la cohésion sociale. Dieu seul sait à quel point l’Algérie, aujourd’hui, en a plus que jamais besoin. De tous ses enfants, des citoyens en général jusqu’aux forces vives de la Nation en particulier. Il était temps de se serrer les coudes pour faire avorter- même si la mission n’a pas fait défaut jusque-là- les plans hostiles dirigés de l’extérieur. On ne cessera jamais à le répéter, l’Algérie qui décidé de recouvrer pleinement son indépendance par défendre légitimement ses intérêts suprêmes et l’Algérie qui a choisi le camp des défenseurs des causes justes s’est fait bien des ennemis. Sinon, comment se fait-il que bien que l’indépendance a été acquise il y a 62 ans, les nostalgiques de l’Algérie française reviennent à chaque fois à la charge pour prétendre à « une reconquête » qui ne dit pas son nom ? Le complot est d’autant plus sérieux que ces colonialistes renés de leurs cendres sont de connivence avec les puissances coloniales d’aujourd’hui. Le front intérieur est averti !
Farid Guellil