Selon l’analyste en économie, Mahmoud Kouabi, augmenter le budget de fonctionnement dans le projet de loi de finances pour 2021 a été «une surprise». « Il faut savoir qu’à l’origine il y a la revalorisation des salaires, la prise en charge et la réintégration des contrats de pré-emploi qui n’ont pas été intégrés dans les lois de finances antérieures », indique-t-il , poursuivant qu’« on est toujours dans la dépense et on n’est pas dans une meilleure rationalisation d’affectation des ressources qui devrait aller vers des secteurs où il y aura un retour, notamment pour ce qui est de l’investissement. » S’exprimant sur la radio chaîne 3, l’économiste explique que « le soutien de l’emploi est dans le budget d’équipement qui augmente et créera un déficit budgétaire ». Concernant le financement, il dira que « d’une manière ou d’une autre l’Algérie ira vers le financement non conventionnel dans un premier temps, pour passer ensuite à d’autres financements extérieurs », indiquant que le gros problème qui se pose c’est à quel niveau sera affectée cette dépense. «Si on continue dans cette logique de dépenser sans qu’il y ait un retour en contrepartie, ce serait une logique suicidaire qui nous mènerait vers des situations compliquées sur les cour et moyen termes», prévient Mahmoud Kouabi.
Sarah Oub
IL REPRESENTE LES DEUX TIERS DU BUDGET DE L’éTAT
Le budget de fonctionnement fixé à 5 314 milliards DA
Le budget de fonctionnement dans le projet de loi de finances 2021 s’élève à 5 314 milliards de dinars (41,28 milliards de dollars) représentant ainsi les deux tiers du budget de l’État, puisque le budget consacré à l’équipement a été fixé 2 798 milliards de dinars. Notant que cette fois-ci le total des recettes fiscales, dont celles des hydrocarbures, ne servira qu’à couvrir uniquement les dépenses de fonctionnement pour l’année 2021, fixées à 5 314 milliards de dinars. Par ailleurs, le texte en question fait ressortir un déficit budgétaire équivalent au budget d’équipement, qui est de l’ordre de 2 798 milliards de dinars, illustrant ainsi la part importante du déficit budgétaire généré principalement par de faibles recettes fiscales et le tarissement des autres sources de financement. Aussi, du fait que l’activité informelle qui n’a épargné aucun secteur, outre qu’elle emmagasine des sommes colossales échappant à toute fiscalité, et qu’elle porte un coup dur à l’économie du pays, seule une volonté politique sortira le pays et son économie de ce phénomène, dont les jours ne sont pas comptés pour le moment.
Karima B.