Le Salon international de l’élevage et de l’agroéquipement Sipsa-Sima s’est poursuivi, hier, au Palais des expositions les Pins maritimes (la Safex) à Alger avec la participation de près de 600 exposants représentant 25 pays, dont les États-Unis, invités d’honneur de cette édition.
Le mot d’ordre de cette édition est pour les participants la « nouvelle dynamique » que connaît le secteur de l’agriculture dans toutes ses dimensions après la chute drastique des prix du pétrole. De l’avis des professionnels, qui ne manquent pas à souligner les lacunes qui entravent l’essor de certaines filières, il n’en demeure pas moins que l’Etat algérien a mis les bouchées doubles dans la perspective de développer le secteur. Pour les opérateurs économiques présents en force au Salon, venir investir en Algérie et de participer au développement de l’élevage et de l’agroéquipement en amont et en aval est le principal but de participation à cette édition. « Conquérir le marché algérien », telle est la réponse qui vient sur toutes les langues des différents participants interrogés hier aux stands du Salon.
C’est le cas de Mehdi Gmiha, manager au sein du leader mondial de l’aliment de bétail feed mill solutions, qui nous a affirmé que la participation au Salon est devenue un rendez-vous incontournable à ne pas rater. « D’année en année, le nombre de participants ne cesse de s’accroître. L’édition de cette année, est marquée par les échanges et la découverte de nouveaux produits surtout pour certains clients algériens qui ne cessent de revendiquer la qualité », a assuré le représentant du leader allemand.
Conscient de la dynamique que connait l’Algérie après la chute des prix du pétrole, notre interlocuteur nous a assuré que le pays est l’un des rares au monde à investir des sommes colossales pour booster le secteur. « Notre groupe travaille avec des pays très riches, à l’instar de l’Iran et de l’Arabie saoudite, mais ce qui se passe ici est très encourageant. Le gouvernement algérien est l’un des rares au monde à verser des mannes financières dans l’agriculture sous toutes ses filières » », a-t-il certifié. Néanmoins, M. Gmiha a tenu à déplorer le manque de culture chez certains investisseurs qui négligent la qualité au détriment du gain facile. À cet effet, il dira que les mentalités moisissent le secteur. « Les Allemands sont très stricts et en arrivant ici ils se retrouvent devant des investisseurs qui n’ont pas la culture d’investir à long terme et encore moins à court terme », a regretté M. Gmiha. D’ailleurs, dans ce sillage il a souligné que l’informel règne dans le secteur, ce qui se répercute négativement sur le climat des investissements. Déplorant davantage « ces mentalités », le manager a affirmé que la « culture de l’informel gangrène le secteur qui peine à décoller en raison de certaines pratiques frauduleuses».
Par ailleurs, s’agissant des éleveurs algériens en quête de produits de qualité il dira que ces derniers sont de « bons investisseurs qui sont demandeurs de « pratiques et d’innovations agricoles qui requièrent aujourd’hui des intrants, des matériels d’élevage et des agroéquipements performants afin de répondre aux besoins. Ainsi, « l’Algérie présentera une offre complète de matériel correspondant aux besoins de la région : intrants, traction, travail au sol, traitement des plantes, récolte, irrigation, stockage, matériel et équipements d’élevage, pièces de rechange, nouvelles technologies… », à-t-il expliqué. Au sujet des partenariats signés en Algérie, notre interlocuteur a affirmé que le savoir-faire allemand a été très fructueux pour nourrir l’expérience algérienne.
Placé sous le slogan « la passion nous anime et la qualité nous réunit », le salon Sima devra drainer, selon les prévisions des organisateurs, 20 000 visiteurs.
Lamia Boufassa
