Le plus souvent, on croise dans les rues, au niveau des gares de trains, dans les rames de tramway, aux marchés et ailleurs, des associations de charité et de bienfaisance anonymes, et même parfois connues, représentées par des groupes de jeunes chargés de la collecte de sommes d’argent colossales, afin de pouvoir les donner à des gens nécessiteux pour qu’ils puissent effectuer des interventions chirurgicales très coûteuses à l’étranger.
Aussi, ces associations de temps à autre, utilisent le logo du Croissant-Rouge algérien pour bénéficier de la confiance des donneurs, sachant que cet organisme d’aide humanitaire est la seule institution représentative du gouvernement depuis 1963. Invitée, hier, au Forum du Courrier d’Algérie, la présidente du Croissant Rouge algérien, Mme Saïda Benhabilès est revenue sur ce phénomène qui a fait polémique. Dans ce registre, Benhabylès a précisé que : « Je vous dis, le CRA n’a jamais chargé quiconque pour collecter l’argent, nous vulgarisons la culture de solidarité, je profite des espaces comme le votre pour lancer des appels comme je le fait dans les wilayas, on a commencé à créer des espaces dénommés les amis du Croissant Rouge algérien. On l’a déjà fait à Tlemcen et ça va se poursuivre à Djelfa, Oran, Alger ainsi qu’à d’autres wilayas », a-t-elle précisé. Dans le même sillage, l’ex ministre de la solidarité a souligné que : « le CRA est en train de rassembler les gens autour d’un même espace pour financer des projets humanitaires locaux », tout en insistant que son organisme est contre le fait d’aller collecter les aides ; « Nous avons attiré l’attention des gens qui ont utilisé le logo de notre institution sans avoir la moindre autorisation. Alors que nous, nous n’avons chargé personne pour collecter les aides au nom du CRA. Nous avons aussi attiré l’attention à qui de droit, mais à mon avis, pour qu’il n’y ait pas de cette histoire, il est temps de mettre de l’ordre dans le département de la société civile, et au sein de cette société, il faudrait qu’on sache qui fait quoi, et qui travaille pour qui. Le croyant ne peut pas être mordu du même trou deux fois », a-t-elle prononcé le Hadith du prophète Mohamed (Qssl).
Toujours dans le même sujet, Benhabylès a affirmé que : « l’Algérie a eu une malheureuse expérience durant les années 90, vous savez qu’est ce que ça a donné la collection d’argent. Quand j’ai été dans le gouvernement deux années plus tard, on a constaté qu’il y avait le marché islamique qui cassait les prix à 50%, alors que le gouvernement ignorait les sources de financement. » Ajoutant : « les textes juridiques sont clairs, et il faut les appliquer avec vigueur.
La collecte d’argent nécessite l’autorisation de la wilaya, alors que la majorité de ces associations de charités ne demandent les autorisations, et l’association est obligée de justifier la source de financement de leurs activités.
» Elle a en outre, fait savoir que le CRA n’a pas les moyens pour financer tous ces projets et pourtant c’est un auxiliaire des pouvoirs publics créé par décret présidentiel, « je refuse de vivre avec les subventions de l’Etat pour ne pas être une charge supplémentaire pour l’État. Tout est clair pour nos activités, on signe des partenariats et conventions avec des opérateurs économiques locaux et étrangers pour des opérations bien précises. Pour les associations on sait très bien qu’il existe des financements étrangers, des financements troubles, c’est le temps pour appliquer la loi », a-t-elle insisté.
Mohamed Wali