Accueil ACTUALITÉ SAHARA OCCIDENTAL : Répression extrême sous blackout médiatique 

SAHARA OCCIDENTAL : Répression extrême sous blackout médiatique 

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Des défenseurs des droits humains et des militants internationaux tirent à nouveau la sonnette d’alarme sur le blackout médiatique et l’intensification de la répression imposés par les autorités marocaines dans le Sahara occidental occupé. Selon eux, Rabat mène une stratégie systématique pour étouffer la voix sahraouie et dissimuler l’ampleur des violations aux yeux du public mondial. Lors d’un entretien avec l’équipe médiatique sahraouie « Équipe Média », la militante américaine Katherine Hughes Fratic, membre du mouvement international Solidarity 2020 and Beyond, a décrit la situation dans le territoire occupé comme « l’une des formes de répression les plus sévères observées au monde contre des défenseurs pacifiques ». Elle rappelle que son organisation a participé aux efforts visant à protéger la militante sahraouie Sultana Khaya, dont la maison à Boujdour, dans la région occupée de Laâyoune, a été assiégée pendant des mois, tandis qu’elle-même subissait des actes de torture répétés, sans la moindre présence d’observateurs internationaux ni de missions onusiennes. Fratic explique que plusieurs défenseures américaines ayant réussi à entrer au domicile de Sultana Khaya il y a quelques mois ont pu constater directement les traces de tortures et de traitements inhumains. À peine avaient-elles quitté la maison qu’elles ont à leur tour été violemment agressées par les forces d’occupation marocaines, qui les ont pourchassées et attaquées avec brutalité. Selon elle, le climat répressif imposé aux civils dans le Sahara Occidental occupé s’inscrit dans un cadre de coopération sécuritaire rapprochée entre le Maroc et l’entité sioniste, dans le cadre du processus de normalisation. Cette coopération englobe l’échange d’expertises dans les techniques de répression, de renseignement et d’interrogatoire, ce qui, dit-elle, révèle « la nature profondément coloniale de l’approche marocaine envers la question sahraouie ». La militante souligne également que la population américaine « ignore encore largement que le Sahara Occidental est le dernier territoire colonisé d’Afrique ». Elle considère que la persistance de l’occupation marocaine et son blocage du processus d’autodétermination constituent « la racine de l’escalade ». Elle ajoute que des dizaines d’organisations américaines s’engagent désormais dans de vastes campagnes pour faire connaître la cause sahraouie et documenter la situation dans le territoire occupé. Dans le même contexte, Lajil Brahim Sidah, journaliste et militant au sein d’« Équipe Média », dénonce la poursuite par les autorités marocaines d’une campagne méthodique de censure et de répression contre les Sahraouis. Il explique que « les tentatives répétées de contrôler l’information et d’imposer une surveillance stricte du contenu numérique constituent une violation flagrante de la liberté d’expression et du droit des journalistes à exercer leur métier en sécurité ». Selon lui, ces politiques visent à effacer les faits, à masquer les violations quotidiennes subies par les civils et les défenseurs des droits humains, et à empêcher la diffusion de témoignages essentiels pour comprendre l’ampleur du système répressif. Il insiste sur le fait que la documentation des abus et la publication des témoignages « relèvent d’un travail journalistique légitime et urgent », indispensable pour briser l’étau du silence. Pour Sidah, la stratégie de censure vise à obscurcir la réalité sahraouie et à empêcher la communauté internationale de mesurer l’intensité des souffrances quotidiennes dans les territoires occupés. Le journaliste appelle les organisations internationales et les structures de défense des droits humains à intervenir de toute urgence pour garantir la protection des journalistes, défendre les militants sahraouis et préserver leur droit d’exprimer librement leur cause. Le mouvement Solidarity 2020 and Beyond, auquel appartient Katherine Hughes Fratic, est une organisation internationale active dans près de 80 pays en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Il œuvre à la défense des droits humains et des causes liées à la justice sociale, notamment en soutenant les défenseurs et les mouvements non violents.

M. S. 

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