Les travaux du 14e Congrès du Front Polisario, du nom du martyr, Khalil- Ahmed Sidi-M’hamed, s’ouvrent ce mercredi dans la wilaya de Dakhla, avec pour mot d’ordre : «Force, Planification et Volonté pour imposer l’indépendance nationale et la souveraineté». Ce congrès se tient dans une conjoncture particulière, où la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Front Polisario ont réalisé des succès diplomatiques majeurs avec notamment l’annulation par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), avec effet immédiat, de l’Accord controversé de mars 2012 entre le Maroc et l’UE, englobant le Sahara occidental occupé, sur la libéralisation du commerce des produits agricoles. La RASD aujourd’hui est membre à part entière au sein de l’Union africaine, dont elle est parmi les pays fondateurs. Elle est également reconnue par plus de 80 pays du monde.
Le Front Polisario et la RASD ont remporté ces derniers mois beaucoup de batailles, et réalisé d’énormes acquis, notamment avec la visite dans la région, prévue début 2016, du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, après celle effectuée par son Envoyé personnel, Christopher Ross, en novembre dernier.
Le Congrès populaire général est l’organe suprême du Front Polisario, à travers lequel les décisions et les positions autour des questions capitales, notamment au niveau politique, organisationnel, militaire, social, économique, diplomatique, seront adoptées par les participants.
Il adoptera également le programme d’action national, le règlement intérieur du Front Polisario et la Constitution de la République arabe sahraouie démocratique, ainsi que l’élection du SG du Front Polisario, qui est le Président de la République et les membres du Secrétariat national, haute instance du Polisario, devant conduire l’organisation entre les deux Congrès. Pour rappel, le Front Polisario a tenu, depuis sa fondation, treize Congrès, qui ont tous marqué des étapes importantes de la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, dont le dernier s’est tenu en territoire sahraoui libéré à Tifariti en décembre 2011. Le 14e Congrès a été précédé par la Conférence nationale préparatoire qui a débattu des rapports des sous-commissions qui seront soumis en tant que document au Congrès pour approbation. Ce sont 2 475 délégués qui prendront part à ce 14e Congrès. Les travaux du Congrès se tiendront dans la wilaya de Dakhla, où les structures ont été reconstruites suite aux dégâts engendrés par les dernières intempéries. «Le Congrès verra une large participation des Sahraouis des camps des réfugiés, des territoires occupés et de la diaspora», a indiqué Brahim Ghali, ambassadeur de la RASD à Alger. Des délégations étrangères, dont celle représentant l’Algérie sont également invitées à ce Congrès. Plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe, dont certains seront représentés à un haut niveau politique, selon le diplomate sahraoui. Le Congrès du Front Polisario intervient cette année dans une conjoncture interne et externe particulière. Sur le plan interne, le peuple sahraoui éprouve une certaine lassitude après 40 ans d’occupation marocaine, et 24 ans d’attente d’une mise en application des clauses de l’Accord de cessez-le-feu, qui stipule l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental occupé. L’ambassadeur sahraoui a affirmé que la Cause sahraouie a remporté ces derniers mois beaucoup de batailles et réalisé d’énormes acquis, notamment avec la visite dans la région, prévue début 2016, du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, après celle effectuée par son Envoyé personnel, Christopher Ross, en novembre dernier. Ghali a également observé que le Maroc de plus en plus «isolé» sur le plan international, rappelant l’annulation par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), avec effet immédiat, de l’Accord controversé de mars 2012 entre le Maroc et l’UE, englobant le Sahara occidental occupé, sur la libéralisation du commerce des produits agricoles et halieutiques. Le Front Polisario qui a rappelé avoir engagé un recours similaire pour l’accord de pêche, a lancé, dans une déclaration suite à la décision de la CJUE, un appel solennel à toutes les entreprises qui exercent sur le territoire du Sahara occidental occupé et dans les eaux relevant de sa souveraineté à respecter cette décision de justice. Les dirigeants sahraouis ont réitéré, à la même occasion, au Conseil de l’Union européenne et à la Commission européenne sa disponibilité pour engager des négociations immédiates et sans conditions. Pour les observateurs, ce jugement important, qui est en effet une suite de l’avis rendu par la Cour internationale de justice en 1975, va nécessairement avoir un fort impact sur les négociations générales conduites sous l’égide de l’ONU. Après cette gifle, le Maroc essuie une nouvelle déconvenue diplomatique, après que les membres du Conseil de sécurité eurent exprimé un soutien total aux efforts déployés par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, attendu le mois de janvier prochain dans la région. Il ne reste plus à Rabat que la propagande et l’intox pour cacher ses revers et masquer les déconvenues de sa politique coloniale et s’en prendre à l’Algérie.
Pour ce faire, elle compte sur l’appui des monarchies du Golfe, où elle agit en pays mercenaire, en envoyant des contingents combattre au Yémen. Le retour de boomerang risque d’être sévère avec les premiers morts enregistrés au sein des troupes marocaines.
M. B.