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Révision de la constitution et autres questions de l’actualité politique : grande sortie, demain, d’Ouyahia

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Tous les regards seront braqués, demain mardi, sur la Résidence d’État Djenane El-Mithak, où une voix officielle est appelée à s’exprimer sur les questions brûlantes de l’actualité politique nationale.
Il s’agira de la sortie d’Ahmed Ouyahia, canal autorisé de la présidence de la République, lequel responsable interviendra, d’abord, pour rompre son silence qui aurait duré près de six mois, ensuite, tenter de recadrer le débat national. Le directeur de cabinet de la Présidence reviendra essentiellement sur le projet de la révision de la Constitution. Une question de l’heure qui occupera vraisemblablement la part belle de son discours. Mais, ce n’est pas tout…
C’est ce que nous avons appris, hier, d’une source bien informée. Très attendu, Ahmed Ouyahia est l’un des rares hauts responsables politiques qui se sont réservés de tout commentaire, sur les nombreux sujets brûlots qui animent, des semaines durant, la scène nationale. Agissant de façon délibérée ou bien par soucis de droit de réserve imposé par ses fonctions de haut commis de l’État, l’ex-chef du gouvernement parlera, vraisemblablement du projet le plus en vue à l’heure actuelle, et lequel avait-il lui-même piloté, et dont il maîtrise mieux que quiconque le dossier. Approuvé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le 28 décembre dernier, le projet de la révision de la Constitution a été le résultat de longues consultations menées, durant la période juin-juillet 2014, sous les commandes d’Ouyahia. Des partis politiques, des personnalités nationales et des représentants de la société civile y ont été impliqués à même de faire de la prochaine Loi fondamentale du pays un document qui prendra compte, non seulement des recommandations émises par les participants, mais aussi appelé à refléter plus ou moins les sensibilités politiques de tous bords. Selon le chef de l’État qui a fini par lever le voile sur la quintessence de la mouture finale de la trituration de la Constitution, il en sera question de la réforme de l’État qu’il avait, lui-même, annoncé en 2011. Ceci concernera, selon le projet de Bouteflika, la consécration des libertés et des droits aux citoyens, l’indépendance de la Justice, la consolidation des prérogatives de l’opposition parlementaire, la séparation des pouvoirs, la création d’un organe de surveillance des élections etc. Au-delà, en toute évidence, de défendre bec et ongles un dossier dont il a la maîtrise des détails jusqu’aux plus infimes des arcanes, Ouyahia aura à se «blanchir» de tout reproche vis-à-vis de l’opposition, laquelle, rappelons-le, avait refusé de prendre part aux consultations, en plus d’avoir fait de la question matière à critiquer qui vise de battre en brèche ce projet et faire en sorte, par effet de ricochet, de valoriser sa plate-forme politique. La voix autorisée de la plus haute autorité du pays fera de cette sortie une occasion de remettre sur le tapis les sujets qui fâchent, dont le discours politique traitant des questions lancinantes s’invite souvent en premier au-devant de la scène, à tel point qu’il s’apparente à un substitut à la communication solennelle qui en fait défaut.
Que ce soit le projet de la loi de Finances 2016, le plus controversé dans l’histoire de l’Algérie, ou bien des remaniements tonitruants effectués à la tête des institutions sécuritaires du pays et bien d’autres dossiers lancinants suivis d’échos retentissants sans précédent, l’homme de crise s’est réservé de tout commentaire, comme quoi «la vérité n’est pas toujours bonne à dire ?» Au risque d’essuyer un revers qui lui aurait causé de véritables soucis sur le plan politique, Ouyahia, souvent sur ses gardes, a préféré observer de loin le déroulement des événements, laisser passer d’abord «la tempête politico-médiatique» avant d’intervenir par la suite pour mettre les points sur les «i», confie un responsable proche collaborateur du chef du RND, pour cerner la stratégie adoptée par son ténor. S’il ne sera pas question d’évoquer les sujets touchant à la vie politique de son parti, Ouyahia aura surtout à recadrer, de par ce que lui confère son statut de fonctionnaire de l’État, le discours officiel, pour mieux éclairer les lanternes de l’opinion publique. Il s’agit par conséquent de mettre fin aux spéculations nourries de discours qui laissent à désirer et qui flirtent avec la violence verbale caractérisée de tirs croisés, émanant d’acteurs politiques parmi les plus ambitieux, lesquels, souvent, font appel à la surenchère politico-médiatique dont les visées sont purement politiciennes. Le même responsable politique est attendu également pour répondre, probablement, aux accusations émanant du groupe des personnalités, communément appelé «19-4», afin d’apporter sa version, en tant que chef de cabinet auprès du président de la République. En effet, le même groupe avait posé le doute quant à la remise de leur lettre, portant une demande d’audience, notamment entre les mains du destinataire, en l’occurrence le président de la République.
Farid Guellil

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