Une nouvelle affaire de cyber-espionnage aux ramifications politiques explosives vient ébranler les plus hautes sphères du pouvoir israélien. Un groupe de hackers iraniens, se faisant appeler « Hanthala », a annoncé avoir piraté le téléphone personnel de Tsahi Braverman, directeur de cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahou, et menacé de rendre publiques des informations qualifiées de sensibles, voire compromettantes.
Selon l’Autorité israélienne de radiodiffusion, les pirates affirment avoir eu accès à un iPhone 16 Pro Max, contenant des conversations chiffrées, des accords confidentiels et des données personnelles impliquant l’un des hommes les plus influents de l’entourage immédiat de Netanyahou. Braverman, décrit par le groupe comme « le gardien silencieux du système Netanyahou », est présenté comme un rouage central dans la gestion des accès, des réseaux et des secrets du pouvoir. Dans un communiqué au ton particulièrement virulent, « Hanthala » affirme surveiller et infiltrer des appareils israéliens depuis plusieurs années, laissant entendre que ce piratage ne serait qu’un épisode parmi d’autres d’une guerre cybernétique souterraine.
Le groupe va plus loin, évoquant des abus de pouvoir, des actes de chantage, des pratiques de corruption et des dérives morales et financières, sans toutefois publier, à ce stade, de preuves matérielles. Le bureau de Benjamin Netanyahou n’a pas réagi officiellement à ces accusations, alimentant les spéculations sur l’ampleur réelle de la fuite et sur les dégâts potentiels pour l’appareil gouvernemental israélien. Cette affaire s’inscrit dans une série d’attaques numériques revendiquées par le même groupe. « Hanthala » avait déjà reconnu le piratage du compte Telegram de l’ancien Premier ministre Naftali Bennett, dont près de 5 000 contacts — comprenant des responsables sécuritaires, des politiques, des membres d’unités d’élite et des journalistes — ont été rendus publics. Bennett lui-même avait admis l’intrusion, confirmant la diffusion de conversations et de documents privés.
La liste des personnalités potentiellement visées s’allonge. Selon les médias israéliens, des matériaux attribués à Benny Gantz, Yoav Gallant, Itamar Ben Gvir et Tali Gottlieb pourraient être divulgués. Si certains piratages étaient déjà connus, d’autres constitueraient des révélations inédites, ravivant les inquiétudes sur la fragilité des dispositifs de sécurité numérique sioniste. Ces développements interviennent dans un contexte régional extrêmement tendu.
Au cours des deux dernières années, Israël a annoncé l’arrestation de dizaines de citoyens accusés d’espionnage au profit de l’Iran, tandis que Téhéran s’est abstenu de toute réaction officielle. En juin dernier, une guerre de douze jours a opposé Israël et l’Iran, avec l’appui militaire américain, avant l’annonce d’un cessez-le-feu par Washington. Alors que les scénarios d’une nouvelle confrontation militaire sont de plus en plus évoqués, Benjamin Netanyahou s’apprête à rencontrer Donald Trump en Floride. Cette visite intervient alors que le Premier ministre israélien est recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité liés à la guerre menée contre Ghaza depuis octobre 2023. Au-delà de l’aspect technique, cette cyberattaque revendiquée révèle une réalité plus large : la cyberguerre est désormais un front central des conflits contemporains, où l’exposition de données sensibles peut devenir une arme stratégique aussi redoutable que les frappes militaires. Dans un climat de tensions extrêmes et d’impunité persistante, chaque fuite, réelle ou annoncée, contribue à fragiliser davantage un équilibre régional déjà au bord de la rupture.
M. S.












































