Accueil ACTUALITÉ Retrait du vaccin pentavalent : Le ministère de la Santé s’explique

Retrait du vaccin pentavalent : Le ministère de la Santé s’explique

0

Une semaine après que le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière a retiré des hôpitaux et des cliniques du pays le vaccin pentavalent, suspecté dans le décès de plusieurs enfants dans deux établissements sanitaires, le directeur de la prévention au sein du département de Mohamed Boudiaf a été contraint, hier, lors d’une conférence de presse organisée afin d’annoncer le lancement officiel de la campagne de vaccination de la grippe saisonnière de revenir sur la question « délicate ». Se montrant néanmoins rassurant, le directeur de la prévention, le professeur Smail Mesbah a affirmé que la décision est justifiée par la « réticence » des parents et des professionnels de la santé quant à l’utilisation dudit vaccin. Qualifiant ces réticences d’ « infondées », le professeur Mesbah a voulu se montrer « transparent » au sujet de cette question qui fâche. C’est avec un certain malaise que le directeur a affirmé qu’ « une commission d’experts de la vaccination a été installée, en vue de déterminer les réelles causes des décès ». Pour l’heure, « aucun lien entre ces décès et le vaccin pentavalent n’a pu être établi ». Ainsi, pour ce retrait, il s’agirait d’une simple « procédure de précaution ». D’ailleurs, il dira que « plus de 200.000 doses du vaccin pentavalent ont été utilisées jusqu’à ce jour sans enregistrer des incidents majeurs ». Tout en rappelant que des cas similaires ont eu lieu à travers le monde, notamment en Asie, le professeur a indiqué que le vaccin obéit aux règles de la pré-qualification de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et que les enquêtes menées dans ces pays ont démontré que le vaccin respecte les critères d’efficacité et d’innocuité. D’ailleurs, il appellera au calme et à non dramatiser la situation. « Il faut arrêter de dramatiser et de spéculer. Non à la dramatisation. La sécurité est de mire et nous œuvrons à protéger nos progénitures », a-t-il assuré. De surcroît, il a signalé, toutefois, que pour des raisons de prudence, le vaccin va demeurer en quarantaine dans l’attente des résultats de l’enquête judiciaire. Au sujet du calendrier national de vaccination, le responsable a assuré que celui-ci sera respecté. « On a un délai de 2 mois pour rattraper ce retard. Période réclamée par l’OMS et qui nous permet de continuer le calendrier de vaccination sans changement », a-t-il dit à ce sujet. Pour ce qui est du changement de fournisseur, il a signalé que l’Institut Pasteur suit le dossier de près et a été chargé d’engager les procédures pour le faire. Toutefois, il refusera de donner des détails à ce sujet. Pour rappel, un scandale a éclaté après la mort énigmatique de deux nourrissons dans une clinique à Rouiba. Sur ce, le ministère, en guise de mesures conservatoires, a décidé de suspendre l’usage du vaccin incriminé, mais l’opinion publique doute toujours sur les vraies raisons du décès de ces deux bébés.

Campagne de vaccination contre la grippe saisonnière : c’est parti !
Par ailleurs, le coup d’envoi de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a été donné hier et s’étalera durant toute la période automno-hivernale. Le ministère de la Santé, a annoncé l’acquisition de 2,5 millions de doses de vaccination afin de couvrir les besoins conformément aux recommandations du comité d’experts et des professionnels à travers les établissements de santé dans les 48 wilayas. Affirmant qu’en 2015, 98% des besoins ont été satisfaits, le directeur de la prévention a souligné la « dynamique » que connaît la vaccination durant les quatre dernières années. En effet, il dira que l’Algérie est passée de 1.2 millions de doses à 2.5 en cette période. « Nous avons doublé nos objectifs, et la sensibilisation doit se faire progressivement afin de mieux protéger certaines catégories de patients les plus vulnérables », a déclaré le responsable tout en précisant que le vaccin coûterait un peu plus de 600DA remboursable par la sécurité sociale. L’opération a pour objectif de protéger la population, dans la mesure où l’OMS estime que les épidémies de grippe saisonnière entrainent entre 3 à 5 millions de cas graves et 250.000 à 500.000 décès par an. Selon le professeur Mesbah, « les syndromes grippaux représentent environ 10% des motifs de consultation », d’où l’intérêt de la prévention. Concernant le suivi de la situation épidémiologique de la grippe, le ministère a mis en place un réseau de contrôle des maladies transmissibles supervisé par lInstitut national de la santé publique et le laboratoire de référence relevant de l’Institut Pasteur pour l’examen du virus grippal en Algérie. Le dit vaccin est fourni par le laboratoire français Sanofi, sous l’appellation de Vaxigrip.
Lamia Boufassa

Article précédentA propos du successeur de Rajevac : Paul Le Guen tient la corde
Article suivantRessources maritimes du continent africain : Sellal souligne les défis d’une exploitation optimum